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La Vème République à bout de souffle

 

 

Je pense sincèrement que ce régime de la Vème est à bout de souffle et qu'il va se passer quelque chose plus tôt que nous ne croyons. Ça va très très mal. Le niveau de vie général a entamé une sale chute libre que personne ne peut plus enrayer. Songez qu'à qualification égale, un professeur d'université lambda français gagne deux fois moins que son homologue anglais et tenez-vous bien, quatre fois moins que son homologue US. Et dans le privé ce n'est pas mieux.

95% des voitures sont achetées à crédit. L'endettement moyen des foyers est plus de 30% des revenus bruts. Cela signifie que le maintien du train de vie oblige à une fuite en avant dans les emprunts, à des systèmes D, à des débrouilles variées...

La relation entre travail et revenu a été détruite, donc personne ne compte sur le travail normal pour s'en sortir. Les jeunes galèrent et sèchent sur pied quel que soit leur niveau de formation. Tout ça dans un contexte de fiscalité qui ne desserre pas vraiment son étau (en moyenne 10% d'augmentation des impôts locaux cette année) sans parler de la ponction des régimes sociaux, qui devient vraiment dramatique. Les retraites sont dans le collimateur, ça va forcément arriver et ça ne va pas être la cueillette des cerises !

Une grande partie des emplois que trouvent les jeunes sont des emplois ou bidons, ou précaires, souvent les deux. Nos entreprises petites et moyennes disparaissent à un rythme accéléré. L'Etat ne s'intéresse qu'à l'industrie pharaonique. Notre gouvernement agit exactement come quelqu'un qui se priverait de manger correctement et de s'habiller et même de se soigner, pour pouvoir s'acheter ue grosse Mercédès : il ferait mieux de promouvoir le développement d'un tissu dense de PME prospères, couvrant tous les secteurs d'activité ! Il vaut bien mieux fabriquer des tronçonneuses, des outils de mécanique, d'optique, etc. que tout sacrifier pour faire le géant européen de ceci ou cela (en ce moment, on se saigne tous aux quatre veines pour que la France soit le premier fabricant de carburants spécialisés. Mais en attendant, on ne construit plus de camions, presque plus de machines agricoles, plus de tracteurs, plus de petits appareils de mécanique, presque plus d'appareils d'optique : même les microscopes viennent désormais d'Allemagne ou du Japon). On importe presque tout. Et pendant ce temps, notre jeunesse s'étiole sans vrai travail, avec pour seule perspective des emplois loufoques de psy dans des associations de merde, ou des emplois administratifs dont une bonne partie ne sert qu'à pourrir la vie des gens qui travaillent vraiment.

Ca finira mal, forcément.

Je pense que le nouveau gouvernement est en train de gaspiller à une vitesse inattendue le capital de confiance qu'il avait au début de l'été. L'acharnement sur Catherine Mégret a été une lourde erreur, non pas seulement de Le Pen, mais aussi de l'UMP, qui avait réellement au départ pas mal de préjugés plutôt favorables au sein même du MNR.

Il s'en faudrait de peu pour que tout ça dégénère. Le cocktail devient vraiment explosif. La guerre civile profile son hideux visage. Je ne m'en réjouis pas vraiment car on ne sait jamais ce qui peut en sortir : ça pourrait peut-être tout aussi bien remettre en selle les sales vieilles ganaches communistes, parce que quand les gens sont à bout ils font n'importe quoi, tout aussi bien ils cassent la baraque.

Un de mes amis, non loin de sa retraite, avait gentiment organisé sa fin de carrière avec une cessation d'activité pour son épouse, qui était vraiment très fatiguée. La pauvre a été obligée de reprendre le harnais, parce que vu la vertigineuse augmentation des impôts locaux et des charges de leur appartement, et les énormes frais entraînés par les enfants qui restent à la maison ne trouvant aucun travail (l'aîné a 25 ans), vraiment ils n'y arrivaient plus. La dame m'a annoncé ça aujourd'hui avec une tristesse infinie. C'est vraiment une sale époque.

Et encore, notre situation à nous, les moins jeunes, est moins tragique que celle des jeunes : eux, leur avenir est complètement bouché !

Ils pourront faire toutes les lois qu'ils voudront pour obliger les gens à se taire et à leur dire qu'ils les aiment, ils ne pourront rien contre ces réalités ! 25% de chômeurs dans mon arrondissement... Des usines qui femrent tous les jours... Des petits patrons qui suppriment un, parfois deux emplois, pour tenir le coup avec les 35 heures... Des jeunes ouvriers qui ne demandent qu'à travailler parce qu'ils ont besoin d'argent pour se loger, et qui ne peuvent pas, les lois Aubry les en empêchant... Partout, chacun cherche à tirer le plus possible d'argent de l'activité qu'il exerce encore...

Les gens ont compris que ce n'est pas ce gouvernement qui va changer quelque chose RAPIDEMENT.

J'ai l'impression de revivre 1958 : immense espoir en mai, qui a duré jusqu'à Noël 58, avec un decrescendo toutefois à partir d'octobre.

Puis les flottements à partir de janvier 59. le doute à l'automne 59, à peine un an plus tard, avec l'annonce du mot «autodétermination».

Dès ce moment-là, tout était fichu, ensuite les choses se sont précipitées, et à peine trois ans après le magnifique sursaut du 13 mai 58, ce fut le putsch... Et tout le cauchemar qui s'ensuivit....

Eh bien là, nous sommes dans le decrescendo rapide, comme entre octobre et Noël 58. Personne n'y croit déjà plus. L'autre jour Devedjian a d'une seule phrase anéanti un immense capital d'espoir, en disant : « Les chefs d'entreprise attendront, comme sous la gauche ! ». Quel abruti !

On a souvent dit que l'Algérie française a eu toutes ses chances de mai 58 à octobre 58, et qu'à partir de novembre 58, les masses musulmanes, subodorant la volte-face, n'y ont plus cru, ce qui a immédiatement ramené le poison du doute et de l'attentisme.

Eh bien, aujourd'hui, nous avons déjà dépassé la phase attentiste et le poison du doute est là et bien là...

Donc d'ici trois ans, on ne se souviendra même plus de ce printemps 2002, on va être en butte à de gros, gros, très gros problèmes...

 
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