Lundi
6 mai, voici mes réactions en vrac car je ne les ai pas
encore ordonnées en un faisceau cohérent pouvant
servir un combat.
1) Le suffrage universel est à bout de souffle et
ne sera plus jamais ce qu'il a été. Les bas-fonds
d'ignominie où nous sommes descendus entre les deux
tours sont une régression irréversible. Ce qui
a été fait là se refera, forcément.
On a présenté à un public débile
Le Pen et les nationaux comme des monstres de films d'horreur,
et ça a marché ! Alors que ce n'était
que de purs fantasmes ! Donc le fantasme et le mensonge crapuleux,
dans les élections, ça marche ! Comme disait
mon ancienne femme de ménage, ancienne femme de ménage
dans une clinique aujourd'hui retraitée et première
adjointe au maire (qui a voté pour JMLP) : «Quand
on voit ça, la politique c'est vraiment de la merde
!».
Désormais, comme au Costa-Rica ou dans les pseudo-républiques
marxisantes aux mains de roitelets corrompus en Afrique, dans
toutes les élections à venir tous les coups
seront permis. Donc le suffrage universel est sali, irrévocablement.
Aucun être humain digne de ce nom, c'est-à-dire
normalement instruit et éduqué, pourvu d'un
minimum de sens moral et de sens de l'honneur, ne peut plus
le respecter. Ce qui signifie qu'à l'avenir, seuls
gagneront les élections ceux qui auront su être
les plus salauds et les plus cyniques. Donc toute élection
au suffrage universel écartera automatiquement, mécaniquement,
tous les candidats honnêtes, ceux qui auraient été
le plus capables de servir leur patrie et le public.
Il ne faut pas pleurer, il faut en tirer la leçon
: c'est le principe du suffrage universel qui porte ça
en lui. Il finit comme ça parce qu'il ne pouvait finir
que comme ça. La République de Platon c'est
bien beau mais ça suppose tout le monde vertueux et
intelligent. Comme l'intelligence et la vertu n'ont pas spécialement
été récompensées ni encouragées
depuis plus de vingt ans...
Pour gagner les élections à venir, il faut
nécessairement tourner le dos au respect des opinions,
à l'équité entre les candidats, intimider
l'électeur et ne pas avoir peur de remettre en question
le secret du vote. Et il suffit de mettre au point un discours
calomniateur qui marche auprès de la masse des décervelés,
qui engendre l'horreur et la répulsion chez l'électeur
potentiel. Ainsi le problème que doit résoudre
une faction pour s'assurer la victoire est du même ordre
que celui rencontré par un metteur en scène
qui veut réussir un film à grand spectacle.
Les élections au suffrage universel aboutissent ainsi
à occulter complètement la réalité
et à transposer les affrontements dans un monde totalement
imaginaire, "virtuel", ce qui laisse plus que jamais le champ
libre aux tireurs de ficelle maîtres des médias,
ce qui me fait la transition avec le paragraphe suivant.
2) Car les médias sont une autre clef. Je l'ai répété
inlassablement : tant qu'on n'aura pas résolu ce problème
infernal de la censure et des médias accaparés
par une caste toute-puissante, on ne s'en sortira pas.
Nous venons d'en avoir la preuve, il ne faut rien espérer
des élections. Nous pouvons certes avoir un pouvoir
de nuisance, comme par exemple aux prochaines législatives.
Mais ça, la Nomenklatura s'en fout, elle a ses pions
dans les deux camps : le Figaro n'aurait pas été
plus malheureux si c'était aujourd'hui Jospin le Président
! Même les communistes sont phagocytés par le
Système et bien en cour au Figaro !
Donc les triangulaires annoncées gêneront peut-être
quelques appétits locaux mais ne remettront en cause
rien d'essentiel.
La reconquête d'une patrie France forte, respectée,
à la démographie vigoureuse, peuplée
de citoyens instruits, éduqués, sains de corps
et d'esprit, laborieux, capables d'occuper des emplois hautement
qualifiés et de laisser à leurs enfants un monde
meilleur, en conservant leur culture et leur identité,
est rigoureusement impossible sans la résolution préalable
de ce problème.
Radio-Courtoisie n'est écoutée que par quelques
centaines de milliers de personnes, et bien souvent même
pas quelques dizaines de milliers. cela signifie que le problème
reste entier. A titre personnel, je m'y exprime le moins possible
dans ces conditions. J'ai découvert qu'on se fait plus
de tort à soi-même en s'exprimant sur une radio
à l'audience confidentielle qu'en ne s'exprimant pas
du tout : car ça se sait «dans les milieux bien
informés» que l'on s'y est exprimé, et
pourtant personne ne vous a entendu en fin de compte; du coup
vous êtes regardé de travers, dans ces «milieux
bien informés», comme une sorte de marginal qui
s'est exprimé là parce qu'il a été
refusé dans les «grands» médias. S'exprimer
sur Radio-Courtoisie est assimilé à s'exprimer
sur des radios du type Skyrock. Donc je le répète
: toute l'énergie dont nous sommes capables doit se
concentrer sur ce problème énorme : briser VRAIMENT
la censure et le monopole des «grands» médias.
Je ne me lasserai jamais de trouver ahurissant qu'en 2002,
à l'ère d'Apollo et des centrales électriques
nucléaires, on ne puisse pas parler librement et toucher
le grand public quand on a quelque chose à lui dire
! La vraie forteresse des despotes de notre époque
est là et pas ailleurs. Car réfléchissez
: qu'est-ce qui a comprimé Le Pen à 18,3 % ?
L'orchestration médiatique fantastique ! Ces manifs
de gosses n'auraient servi à rien si elles n'avaient
pas été montrées sur les écrans
de télé ! Admettons en effet qu'un ou deux millions
de personnes, au total, se soient agités dans ces manifs.
Un million ou deux en quinze jours, qu'est-ce que c'est dans
une population de 60 millions ? Rien du tout ! En avez-vous
vu près de chez vous, de ces cortèges dérisoires
et pathétiques ? Moi, non ! Donc sans les médias,
personne ne s'en serait aperçu, ça n'aurait
eu aucun impact, cette frayeur psychologique fantasmatique
n'aurait jamais pu s'enclencher !
Quand le Maréchal Pétain est allé à
Marseille en 1941, deux millions de personnes s'étaient
massées au centre de la ville pour l'écouter.
J'ai les photos, c'est incroyable, vertigineux (on dit que
de Gaulle, à Londres, en avait été malade
pendant huit jours...). Cinq pour cent de la population française
d'alors au même endroit, le même jour ! Le triple
de la population de Marseille de l'époque. Et presque
sans radio (la radio est restée un objet de luxe jusqu'en
1958, et un objet taxé par le fisc jusqu'en 1967).
Sans tv, sans transports ! Avec la ligne de démarcation
qui empêchait les foules d'être venues du nord
de cette ligne, ce qui fait que ces deux millions de personnes
étaient en réalité 15% de la population
qui avait pu faire le déplacement ! Et même un
peu plus, en tenant compte des deux millions de prisonniers
en Allemagne... Jamais on n'a revu une telle foule en France
depuis lors, jamais ! J'attends un démenti ! Alors
là, cette foule, tout le mode s'en était bien
aperçu ! Sans radio et sans transports, la nouvelle
en était parvenue jusque dans les campagnes les plus
reculées, ça oui c'était un événement
considérable.
Mais ces pitoyables manifs de gosses (que M. Chirac a félicités...),
sans médias modernes, pffff ! Personne n'en aurait
entendu parler ! Des journaux honnêtes les auraient
décrites comme des monômes encadrés par
des enseignants crasseux... Et pourtant ce sont ces manifs
qui ont permis l'écrasement de le Pen... Donc, c'est
bien ce que je disais : ce sont les médias et eux seuls
qui ont tout fait. Alors croyez-moi c'est LE problème
principal. Et même unique selon moi. POUR VAINCRE NOS
ADVERSAIRES ET RECONSTRUIRE NOTRE PATRIE, LA PREMIERE URGENCE
QUI DOIT PRIMER TOUTES LES AUTERS EST DE BRISER LA CENSURE
A TOUS LES NIVEAUX.
3) Descendons maintenant d'un étage pour observer
le fameux combat droite-gauche (je dis descendons parce que
vu d'en haut, vu de puis les bureaux somptueux de la Nomenklatura,
ce combat est un amusement : la Nomenklatura tire les ficelles
des deux côtés).
Alors la gauche se sert depuis 18 ans de Le Pen pour diviser
la droite et régner sans partage tout en étant
constamment minoritaire dans l'opinion. Ils s'en sont donnés
à coeur joie, ils ont bien fait la fête ! N'est-ce
pas monsieur Lang ? Et monsieur Nucci ? Et monsieur André
Henry ? Et tous vos petits copains ? Ah ! Ils se sont bien
régalés ! À pleines mains ! Sans honte
! Ah ! Ils nous ont bien craché dessus, bien humiliés
! Tout ça parce qu'ils ont habilement joué de
Le Pen pour que la fausse droite ne puisse jamais gagner...
Ils ont fait avec Le Pen ce qu'ils font avec la drogue et
la pédophilie : en dire du mal, tout en entretenant
l'envie de manière à ne pas mettre les profits
en danger.
Et le hier, le truc leur a pété en pleine gueule.
Chirac leur a retourné la politesse, c'est assez drôle
! Ça fait penser au judo... Chirac a donné l'ordre
aux médias d'aller exactement dans le sens des barbudos
gaucho-trotskos contre le Pen, les grandes orgues, la grosse
caisse, tout ! Et de se présenter comme le vaillant
bouclier contre ces Frankenstein fantasmatiques... Et ces
connards de gauchos de rappliquer en masse, morts de trouille,
vite, vite, votons Chirac pour ne pas avoir Hitler, pour que
nos petits enfants ne soient pas passés à la
moulinette comme par Ubu... Venez à moi, les petits
enfants de gauche, leur disait Chirac à travers les
médias, venez à moi, je vous protège
contre le grand méchant loup ! Et ils ont accouru en
masse ! C'est fou ça ! Sans contrepartie, sans que
Chirac leur signe le moindre reçu, le moindre papier
!
On dit Chirac otage de ces voix... Mais où est l'acte
notarié qu'il aurait signé ? Moi je crois qu'en
bon bateleur de foire, il doit réaliser aujourd'hui
qu'il n'a pas à rendre la monnaie... Dans son discours
d'hier soir, il n'a parlé que du «rassemblement»
du peuple français, je ne l'ai pas entendu parler de
socialos, ni de cocos,... Ça doit quand même
le faire bien rigoler d'avoir réussi son coup, toutes
ces voix des idiots de la gauche ramassées sans papier
signé, gratis ! Vu comme ça, je vous assure,
ça fait irrésistiblement penser à un
bon tour joué aux bourgeois par les Pieds-Nickelés
! Les bien-pensants de la gauche se sont rendus en masse à
la kermesse organisée par les Pieds-Nickelés
de l'inoxydable gaullisme affairiste, kermesse soi-disant
de bienfaisance (la «morale citoyenne», pour parler
le jargon ampoulé actuel), ils ont payé leur
ticket d'entrée (leur bulletin de vote), le patron
de la kermesse a encaissé, Croquignol-Chirac, merci
bien, et on a bien l'impression d'une fantastique arnaque
!
C'est que, pensez donc, les chevau-légers de la droite
courbe, depuis le temps qu'ils rongent leur frein, barrés
qu'ils sont par le jeu de mistigri qui les écarte à
chaque fois à cause de Le Pen, ils ont une faim de
loup ! Ils n'ont pas envie de partager les places ! Ils les
veulent toutes et tout de suite !
Donc à mon avis les socialos et autres cocos peuvent
se brosser, tout porte à croire qu'ils se sont fait
rouler par Croquignol ! Les voix ne leur appartiennent pas,
non ? Le peuple français s'est «rassemblé»,
non ? S'il s'est rassemblé, c'est que les partis sont
hors jeu, non ?
Donc le PS, les Verts, la «gôche plurielle»,
et le falot débile Besancenot, peuvent aller se rhabiller,
la kermesse est finie, au revoir et merci !
Si les chiraquiens ne sont pas trop bêtes, ils vont
former un nouveau parti, le RPR va être enterré
dès cette semaine. Ils vont chercher à rééditer
le coup de l'UNR en 1958. Ce nouveau parti va affronter les
législatives et c'est clair que l'état-major
de Croquignol espère que ce nouveau parti, comme en
1958, va gagner à lui seul les élections.
Je vois d'ici le discours de Croquignol (je résume)
«Françaises et Français, donnez-moi les
moyens de mettre en oeuvre tout ce que je vous ai promis dans
ma campagne», et il y a 3 chances sur 4 que ça
marche. En 1958, personne n'aurait parié sur la victoire
de l'UNR, même les gaullistes n'y croyaient pas... Et
pourtant ce fut un raz-de-marée UNR, qui emporta tout
et réduisit le PC en cendres (ils revinrent à
DOUZE à l'Assemblée). N'en doutons pas, c'est
ça qui se prépare et qui va sans doute marcher.
Accrochez-vous aux branches, l'immobilier va grimper dans
les six prochains mois !
En conclusion, je crois que les cornes vont pousser à
la vitesse grand V sur les fronts vertueux des socialococos,
le bel outil Le Pen, si savamment et habilement utilisé
par leur père à tous Mitterrand, vient d'être
retourné contre eux en beauté... Vous allez
voir qu'ils vont bientôt nous réclamer la proportionnelle
aux élections, si, si, ils n'auront aucune honte à
le faire ! Et le plus fort vous verrez c'est que les Français
les approuveront, comme ils les ont approuvés de la
supprimer quand c'était pour lutter contre le FAAAASSCCISSMMME
!
4) Ma conclusion générale sera celle-ci : vous
n'en avez pas marre de ne servir que d'outil pour faire gagner
les uns contre les autres ou les autres contre les uns ? Croquignol,
Ribouldingue et Filochard contre Dracula, ou Dracula contre
Croquignol, Ribouldingue et Filochard ? Vous en avez marre
? Alors méditez mon paragraphe 2 !
(texte écrit lundi 6 mai 2002)
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