A Carpentras, des racailles indéterminées avaient
saccagé une tombe. D'après ce que j'ai lu de
plus sérieux sur l'affaire, il ne serait pas exact
que le cadavre ait été empalé. Sous toutes
réserves, car je ne connais pas assez le dossier et
je peux me tromper (mais il me semble me souvenir que la veuve
de M. Germon elle-même n'avait pas donné dans
l'hystérie médiatique et avait été
choquée de l'utilisation de cette ignoble affaire à
des fins politiques).
Cette affaire a donné lieu presque aussitôt
après les faits, avant toute enquête, à
une manifestation à grand spectacle, où M. Le
Pen était empalé en effigie, et où le
ministre de l'Intérieur de l'époque n'avait
pas hésité à dire : «Les coupables,
nous les connaissons, ce sont les [dirigeants du FN]».
L'enquête a pataugé et a fini par aboutir à
d'improbables skinheads qui ont été condamnés
à des peines étonnamment indulgentes comparées
au tintamarre médiatique initial. On en retire la même
impression de malaise que celle consécutive aux condamnations
prononcées pour l'assassinat de Yann Piat. Peu de gens
ont l'impression que ce sont les vrais assassins de Yann Piat
qui ont été jugés... et peu de gens ont
l'impression que ce sont les vrais auteurs de la profanation
de Carpentras qui ont été jugés.
En tout cas, ce qui est clairement apparu, c'est que ni le
FN ni M. Le Pen n'étaient mêlés en quoi
que ce soit à cette sordide affaire. Ce qui rend d'autant
plus infondées et diffamatoires, a posteriori, les
manifestations initiales avec empalement de Le Pen en effigie.
Si les politiciens qui se prétendent honnêtes,
vertueux et soucieux d'équité étaient
sincères, ils auraient dû au moins présenter
des excuses publiques à M. Le Pen.
Je ne connais pas personnellement M. Le Pen, je n'appartiens
pas à son parti, qu'il a bêtement coulé
lui-même en 1999 (pour des raisons obscures que seuls
les historiens de l'avenir pourront déterminer). Je
suis loin d'épouser toutes ses idées (notamment,
je pense que la croissance inquiétante de l'immigration
clandestine n'est pas une cause mais une conséquence).
Mais je vois en lui un homme égal en droit aux autres
hommes, et cela me choque profondément qu'il puisse
avoir été traité de la sorte sans que
personne ayant une parcelle de pouvoir ait eu le courage de
le défendre.
S'il n'est pas un homme égal en droit aux autres hommes,
que ne l'a-t-on arrêté, jugé publiquement
et condamné pour des méfaits bien précis
?
J'entends souvent des gens qui se prétendent cultivés,
bons et vertueux, mais "de gauche" (peut-on être vertueux
sans être de gauche ? That is the question...) venir
nous expliquer leur souci de morale, de tolérance,
etc. - on en chialerait... -, mais A L'EXCEPTION DE CE QU'ILS
APPELLENT "L'EXTREME-DROITE".
Cette restriction mentale leur permet de passer à
la trappe d'un coeur léger, sans en éprouver
le moindre remords de conscience, les cinq millions de Français
privés de représentation parlementaire depuis
près de quinze ans. Et leur permet de s'accommoder
sans état d'âme de Le Pen promené en effigie
empalée par des politiciens au pouvoir à Carpentras
avant le début de toute enquête.
Dans n'importe quel pays civilisé, une telle attitude
devrait les disqualifier à jamais, les décrédibiliser
à vie, en même temps qu'inspirer dégoût
et horreur à tout un peuple épris de justice
et de VRAIE morale.
Au moment des faits, je vivais dans une petite ville rurale
attenante à une très grande. Le maire, socialiste,
LE LENDEMAIN DES FAITS, au moment même de la manifestation,
avait inondé nos boîtes aux lettres de tracts
ronéotypés dénonçant «le
racisme et l'idéologie fascisante du FN, etc., etc.»
et j'en passe. Immédiatement, je me suis posé
la question : «étant donné le temps qu'il
faut pour ronéoter des tracts, comment ont-ils pu être
prêts si vite pour la distribution à grande échelle
dans une commune ?»...
Voilà pourquoi il n'est pas interdit de se poser des
questions bien gênantes sur cette pénible et
sordide affaire... qui décidément avait l'air
d'être connue à peine sortie, au point que des
tracts ont pu être confectionnés à la
vitesse de la lumière...
TOUTEFOIS, je ne saurais être complet sur ce lamentable
fait divers sans rappeler qu'on ne compte plus, depuis dix
ans, le nombre de cimetières CHRETIENS barbarement
profanés, et pas pour une seule tombe, pour de nombreuses
! Sans que cela n'émeuve le moins du monde l'opinion,
sans que personne ne défile ou même n'exprime
publiquement la moindre indignation... A chaque fois, on lit
ça dans la rubrique des chiens écrasés,
en tout petits caractères, en deux ou trois lignes,
en dernière page, dans un coin...
Les morts n'ont-ils pas droit tous à égalité
au même repos et au même respect ? Les tombes
ne doivent-elles pas être respectées toutes à
égalité, sans distinction de race et de religion
?
Il n'est pas interdit de s'exprimer sur ces deux dernières
questions...
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