En Afrique du Nord, jusqu'à l'arrivée des Français,
les Juifs étaient traités comme des sous-hommes,
vils et méprisés (au Maroc, le mot "Juif" était
un gros mot); ils étaient confinés dans des
ghettos souvent infects et terriblement malodorants appelés
les "mellahs". Les Juifs étaient contraints de peindre
leurs maisons en bleu, pour que les promeneurs puissent voir
de loin le quartier maudit.
Il y avait des luttes endémiques entre tribus arabes
ou berbères voisines, réprimées vaille
que vaille par des sultans locaux. Quand ces luttes chauffaient
particulièrement fort, bien souvent le sultan était
obligé de fuir avant de passer lui-même à
la casserole. Evidemment, quand il pouvait revenir, il réglait
les comptes sans trop se soucier des droits de l'homme...
Et à chaque règlement de compte, le sultan ne
pouvait pas faire grand'chose pour empêcher de petits
pogroms de Juifs à la mellah, où les soudards
ivres de massacres plus ou moins raffinés avaient coutume
de voler le vin Juif, très apprécié des
musulmans.
Ainsi allait l'Afrique du Nord avant que les Français
ne l'organisent, n'y instaurent un cadastre (toujours en vigueur
aujourd'hui), n'y créent des villes, n'y trouvent de
l'eau, n'y soignent les maladies infantiles, surtout le trachome.
Quand les Français commencèrent cette oeuvre
remarquable, les sultans prirent l'habitude de demander l'aide
de notre armée pour maintenir l'ordre entre leurs tribus
remuantes. C'est ce qu'on a appelé la "pacification",
dont le principal résultat fut que dès 1880
en Algérie et dès 1910 au Maroc, les routes
étaient ENFIN devenues à peu près sûres...
Jusqu'ici, je suis conscient que certains de mes lecteurs
n'auront rien appris.
Mais je crois qu'aucun ne sait pourquoi on appelait ça
des "mellahs". Aussi vais-je me faire un plaisir de l'expliquer
ici, dans un but purement informatif s'entend ! (loin de moi
toute idée de dénigrement, j'espère que
personne n'en doute...).
Or donc, en arabe, "mellah" signifie "saloir". Les sultans
locaux, quand ils réglaient les comptes comme j'ai
expliqué plus haut, avaient l'habitude de couper les
têtes des leaders ennemis, et de les faire ensuite artistiquement
SALER pour les exposer dans leurs salons, où elles
se conservaient ainsi impeccablement durant des décennies.
Eh bien, l'exclusivité de ce "travail" consistant
à saler ces têtes était réservée
(sans possibilité de refus) aux Juifs. Voilà
pourquoi leur ghetto était appelé "le saloir"..
Notez bien que je n'ai jamais dit que cette coutume découlait
d'une lecture d'un quelconque verset du Coran. C'était
une coutume, rien de plus...
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