Aux USA, une loi interdit de brûler, piétiner
ou souiller en public un drapeau américain (la bannière
étoilée).
Si l'acte est parfaitement prouvé (car aux USA, il
faut prouver pour pouvoir sanctionner, contrairement aux règles
françaises), le coupable n'a pas droit à un
procès normal. Il est immédiatement déchu
de sa nationalité américaine.
Et n'avoir pas la nationalité, aux USA, c'est très
galère : pas d'assistance sociale, peu de chance d'avoir
un emploi normal, encore moins d'avoir un logement autre que
l'hôtel... À l'hôtel, on vous demande vos
papiers et votre nationalité : si vous n'êtes
pas américain, vous êtes immédiatement
repéré...
Bref, celui qui a brûlé, souillé ou piétiné
publiquement un drapeau américain devient rapidement
un clochard qui n'a plus qu'à se chercher une autre
nation d'accueil.
Au SDF le 6 octobre, ce sont au moins 40 000 personnes qui
ont haineusement hué et sifflé l'hymne national
français, devant les actuels et provisoires représentants
officiels du pays. La grande honte de nos médias censurés
restera d'avoir tout fait pour que les Français qui
n'étaient pas physiquement présents ne sachent
pas l'étendue du désastre. Des trucages improvisés
à la hâte ont permis d'effacer le gros des huées
haineuses et des sifflets.
De plus, les médias censurés ont coupé
la scène insupportable où le drapeau français
a été piétiné (et sans doute souillé)
par les manifestants.
En France, on peut piétiner et souiller notre drapeau
en public, devant des ministres en exercice, sans que rien
s'ensuive... à part des protestations de quelques porteurs
de valises attardés qui viennent expliquer au peuple
le plus spirituel du monde que jouer la Marseillaise juste
après l'hymne national des assassins du FLN était
une "provocation"....
Ah ! Comme on comprend pourquoi le distingué Abetz
se plaisait tant à Paris !
Je me demande ce qui est le plus écoeurant, de ces
énergumènes enragés qui ont humilié
notre hymne national et piétiné notre drapeau,
ou la censure qui a décidé de ne pas donner
aux Français la relation complète, exacte et
honnête de l'événement.
Ou plutôt, je m'aperçois que je pose mal la
question. Le plus écoeurant ce ne sont ni les salopards
qui ont commis cet acte ni les autres salopards qui ont ordonné
la censure. Le plus écoeurant, ce sont ces gens qui
se disent journalistes et qui ont accepté d'exécuter
l'ordre ignoble de caviarder l'information.
Il y a des moments où il faut savoir désobéir,
où le courage est dans la rébellion. Ce courage-là
est lourd de risques. Nous l'a-t-on assez seriné en
d'autres circonstances !
Et sur le principe, je ne rejette pas cette idée.
L'objection de conscience a ses lettres de noblesse. Le médecin
qui refuse d'avorter ou d'euthanasier, le soldat qui refuse
de torturer, le prêtre qui refuse de trahir le secret
de la confession, le fonctionnaire qui refuse de tenir compte
d'une délation, le policier qui refuse de truquer son
rapport (ce dernier cas, plus fréquent qu'on n'imagine
!) sont éminemment respectables, même s'ils ne
sont pas forcément pertinents.
Or, où un journaliste, un vrai, doit-il placer son
honneur ? Dans la sincérité et l'exactitude
des informations qu'il diffuse, bien sûr ! Comme le
médecin le place dans son respect du serment d'Hippocrate
ou le prêtre dans son serment du secret de la confession.
Ne me dites pas qu'ils risquaient leur place s'ils s'étaient
rebellés. Bien sûr, qu'ils la risquaient ! C'est
en cela qu'ils auraient été grands.
«Monsieur, vous me demandez de ne pas diffuser aux Français
le match tel qu'il s'est passé, avec les huées
haineuses contre la Marseillaise aux cris de « Ben
Laden ! Ben Laden !" » et le piétinement
de notre drapeau. Fort bien. Je refuse. Je mets à l'antenne
la relation intégrale de tout ce que tout le monde
ici présent a pu voir.
« Si vous censurez mon émission, je ne veux
pas que mon nom soit mêlé à ça.
Faites-le sous votre responsabilité. Je vous donnerai
immédiatement ma démission, et je saurai faire
savoir pourquoi je l'ai donnée. J'aurai ainsi prouvé
que je suis un vrai journaliste et non une courroie de transmission
du pouvoir politique. Les vrais journalistes ne sont pas si
nombreux, aussi je retrouverai le jour même un emploi
auprès d'entreprises qui ne s'intéressent qu'à
la vérité. »
Poursuivons le raisonnement : puisque nos dirigeants provisoires
ont ordonné cette ignoble censure, alors que malgré
tout il n'y avait pas eu mort d'homme, on peut en déduire
qu'ils n'hésitent pas à censurer ce genre de
choses. On peut donc en déduire a fortiori que dans
le cas d'une explosion qui a fait 29 morts et plus de 2000
blessés dont 200 très graves, une censure plus
forte a pu s'exercer.
Depuis Ésope, on sait qu'il ne faut accorder aucune
confiance à celui qui a prouvé qu'il n'hésitait
pas à mentir volontairement.
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