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La guerre d'Algérie

 

 

Un intervenant me demande de relater les événements de la guerre d'Algérie. Pour connaître l'histoire, une bonne source :

"L'Algérie rebelle" de Jean-André Faucher. Court, excellent, bien documenté, avec des photos terribles. Mais livre sans doute difficile à trouver (première sortie : 1957).

Les pavés d'Yves Courrière, dix fois plus longs, ne disent pas grand'chose de plus.

Le résumé est simple :

Algérie, terre difficile où l'eau est précieuse, comme sur tous les bords de Méditerranée.

La défaite française de juin 40 encourage les idées progressistes anticolonialistes dès 1945 (soulèvement de Sétif, réprimé par de Gaulle).

Les assassins du FLN sautent le pas à Toussaint 1954, en assassinant le couple d'instituteurs Monnerot, qui n'avait fait de mal à personne (couteaux dans le ventre) plus un notable arabe local.

C'est le signal d'une vague d'attentats horribles, destinés à terroriser les populations musulmanes pour les détacher de la France.

Les attentats sont d'abord perpétrés dans les régions rurales, fermes isolées, petits douars, hameaux, etc.

Les assassins ne font pas dans la dentelle : dans les fermes, viol des femmes suivis de leur éventration. Enfants en bas âge pris par les pieds et tête fracassée à la volée contre les murs (exemple : le massacre bien connu de la faille Sakamody). Mâles châtrés, torturés à mort, achevés à coups de bêche et exposés après la fin du supplice avec les couilles dans la bouche (nombreuses photos dans le livre cité de Jean André Faucher).

Souvent, les massacres de villages entiers sont précédés de l'abattage systématique de kilomètres et de kilomètres de fils téléphoniques et de poteaux électriques. Si un seul habitant d'un douar a manifesté son soutien à la France ou a bravé les consignes de ne plus envoyer ses enfants à l'école, alors tout le village est massacré dans des conditions atroces.

Un cas exemplaire : le fameux massacre de Melouza, un crime contre l'humanité pire qu'Oradour-sur-Glane. Trois cents habitants du village sont rassemblés de force dans la mosquée et là, ils sont torturés et égorgés au coutelas, une boucherie sans nom. L'armée française est arrivée trop tard et une bonne partie de ceux qui ont vu ça ne s'en sont jamais remis mentalement. Imaginez trois ou quatre cents mètres carrés entièrement jonchés de chairs pantelantes et déjà puantes, des gorges tranchées jusqu'à l'estomac, des membres sectionnés, des têtes fracassées, dans un méli-mélo où l'on ne peut pas poser un seul pied sur le sol, avec du sang séché partout et du sang noir pas encore séché qui suinte lentement des pauvres chairs martyrisées, gluant et visqueux, des yeux énucléés qui pendent des orbites, des scalps ça et là... Je décris cela parce que J'AI VU UNE SERIE DE PLUS DE CENT PHOTOS PRISES PAR CERTAINS SOLDATS. Je les ai vues dans un village de montagne pyrénéen, où un pied-noir les avait ramenées toutes fraîches, encore enroulées tout droit sorties de chez le photographe, en noir et blanc, des photos de 20 cm sur 30. Je n'ai jamais vu une horreur pareille, même dans le célèbre film "Nuit et Brouillard".

Petit à petit, la rébellion a gagné les villes. Des attentats aveugles sont perpétrés contre des civils innocents, et 9 sur 10 d'entre eux sont des musulmans; à Alger, début 1956, c'est l'horreur qui s'installe, auprès de laquelle ce qui se passe aujourd'hui en Israël est de la roupette de chansonnier. Attentats dans les écoles, dans les magasins, dans les stades sportifs, dans les cinémas. Egorgement systématique d'enfants dont le seul crime est d'être allés à l'école française. On leur met une pancarte autour de leur petit cou égorgé : "c'est le salaire pour être allé à l'école des français" (photos dans le livre cité de J.A. Faucher).

Ce début 56 est la période la plus noire. Jacques Soustelle est envoyé là-bas, il comprend qu'il faut gagner le coeur des populations apeurées et attentistes. Sa politique fait rapidement merveille. Le gouvernement décide de prendre les choses en mains : construction de la ligne Morice (du nom d'André Morice, un ministre de la regrettée SFIO) : c'est une ligne de barbelés sur plusieurs épaisseurs qui ferme la frontière avec la Tunisie, où les assassins se repliaient une fois faits leurs coups.

Cette ligne fut très efficace et porta un coup très sérieux aux assassins du FLN. Robert Lacoste, autre ministre socialiste, renforça cette ligne, avec le soutien de cet autre socialiste SFIO loyal que fut Max Lejeune (un homme que j'ai connu personnellement).

Là-dessus, bataille d'Alger : on donne mission à Massu d'enrayer l'horrible vague d'attentats. Tout ce qu'on peut dire, c'est que Massu réussit sa mission, qui ne fut certes pas une partie de plaisir pour lui et ses prétoriens. Ce qu'on peut dire aussi, c'est que les beaux esprits qui tirent aujourd'hui des larmes à Margot sur les méthodes, on aimerait bien les voir dans la posture de ceux qui étaient alors visés par les attentats des assassins du FLN : c'est là et là seulement qu'on verrait la vraie vérité sur ce qu'ils pensent des méthodes de Massu.

Ils nous font pleurnicher aujourd'hui, en sirotant un verre de vodka d'une main, les fesses de leur copine dans l'autre main. Il ont pris bien soin d'attendre que les témoins directs de l'affaire soient vieux ou morts (comme pour Vichy...) et maintenant, sans rien avoir connu par eux-mêmes, ils nous font de la morale de bazar, c'est se foutre de la gueule du monde !

Quand ils découvriront leur femme éventrée et leurs gosses écrabouillés, leur fils avec les couilles dans la bouche au milieu de la cuisine, c'est là qu'il faudra leur demander de confirmer leurs discours humanitaires sur Massu et Aussaresses, ces petits connards et ces petites connasses ! En attendant ce n'est même pas la peine de perdre son temps à les écouter...

Après Massu, l'échec du FLN commence à se dessiner. Les SAS commencent à retourner les populations. Nos appelés passent plus de temps à faire la classe aux petits musulmans qu'à se battre.

Là-dessus, on découvre le pétrole de Hassim Messaoud, et c'est un coup de fouet à la reprise en mains. De nombreux enseignants scientifiques français démissionnent de leur poste miteux pour aller au Sahara exploiter ce pétrole (ce fut le cas de mon professeur de maths en 4ième, et je vais vous en dire le nom, il s'appelait Voegeli. Ce cas ne fut pas isolé parmi mes professeurs, il y eut aussi le professeur de chimie).

En 58, la révolution de Mai balaya les assassins du FLN. Un imense espoir se leva et fit fraterniser l'ensemble des populations d'Algérie.

beaucoup d'Européens jusqu'ici un peu rétrogrades comprirent qu'il fallait payer le prix de ce qu'ils voulaient passionnément : rester sur leur terre. Et ce prix c'était d'instaurer une égalité de droits absolue pour l'ensemble de la population. De mai à octobre 1958, vraiment tout était possible.

Là-dessus, de Gaulle mena une curieuse politique, dont on ne comprit les grandes lignes que deux ans et demie plus tard. Sur le plan militaire, il décida de mettre le paquet pour vaincre complètement les assassins du FLN. Challe, Salan et Jouhaud eurent pour ainsi dire carte blanche. Alors Challe mena une action extraordinaire, taquant les fells jusque dans leurs tanières, les décimant en gros et en détail, et ralliant à la France des fractions de plus en plus larges de population. Fin 1959, les fells en étaient réduits à pondre communiqué sur communiqué depuis l'étranger, principalement Tunisie, mais aussi Suède et USA. La Suède se distingua particulièrement dans l'abjection antifrançaise, n'hésitant pas, par exemple, à attribuer le massacre de melouza aux soldats français...

Les wilayas (organisations des assassins du FLN par régions d'Algérie) se trouvèrent comme des plantes privées d'eau, leurs membres contraints à un anonymat de plus en plus précaire et voyant leurs moyens d'action réduits à rien.

Début 1960, la plus importante wilaya, celle de l'algérois, décida de rendre les armes et entreprit des négociations de paix séparées avec de Gaulle, en passant outre aux objurgations désespérées des assassins du FLN réfugiés en Tunisie, de l'autre côté de la ligne Morice... Ce fut la mameuse affaire dite "de Si Salah".

Mais de Gaulle les éconduit. Il avait décidé de donner l'Algérie au FLN une fois qu'il l'aurait vaincu. Et c'est ce qu'il a fait, au prix d'une cassure irrémédiable de l'armée française et des déchirements que l'on sait. Quand le FLN comprit la tactique de de Gaulle, vers le début de 1960, un regain de violence s'ensuivit. Parallèlement, les populations qui avaient repris confiance en nous se détachèrent de nous à nouveau, sachant trop bien quel sort serait réservé à ceux qui, une fois partis les français, seraient traités de "collabos" par les futurs maîtres du pays, les assassins du FLN.

Dès lors, les événements tragiques s'enchaînèrent. La population pied-noir, réduite au désespoir, se laissa aller à tous les errements. Ce furent d'abord les barricades d'Alger (janvier 1960), puis le fameux putsch des 4 généraux Salan, Zeller, Jouhaud et Challe (avril 1961), l'attentat du petit-Clamart... En janvier 1960, Soustelle était encore ministre (du Sahara). En avril 61, il était proscrit et entama son exil.

Et ce fut la tragique aventure de l'OAS. Les calamiteux accords d'Evian, une honte et une mascarade... l'Algérie livrée aux assassins, 150 000 harkis abominablement torturés à mort, des milliers d'Européens massacrés n'importe comment (5 juillet 1962 à Oran, chasse à l'européen à Oran : des centaines de couloirs transformés en étals de boucherie, où l'on a dépecé des européens à vif, une technique très prisée des assassins du FLN qui n'hésitaient pas à mettre les os du bras ou de la cuisse à nu aux victimes toutes vivantes (photos dans le livre de J.A. Faucher).

Le 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger, les assassins du FLN, sous l'oeil impassible de l'armée française, ont massacré plus de cent personnes et en ont blessé terriblement deux cents autres, en tirant à bout portant à la mitrailleuse sur une foule absolument sans armes et sans défense, qui n'avait d'autre tort que d'être venue exprimer son désespoir de se voir réduites à une prochaine déportation de leur terre natale, leur terre depuis quatre ou cinq générations...

En mai-juin 1962, de Gaulle fit donner l'aviation, vous avez bien lu, l'aviation, contre les habitants du quartier populaire de Bab-El-Oued qui s'obstinaient à vouloir rester français : les avions bombardaient les maisons des "petits blancs" européens, aux grands applaudissements des communistes français, qui donnèrent en métropole plusieurs conférences pour justifier cet acte barbare. Je le sais, j'ai assisté à une de ces conférences, donnée par le président de l'association France-Hongrie, un nomme André Maria. Cette conférence dépasse en horreur marxiste-léniniste tout ce que l'on peut lire dans Soljénitsyne. Rien qu'à voir cet André Maria, vous en aviez la chair de poule : on comprenait qu'il n'hésitait pas à achever lui-même les victimes au fond des caves insonorisées, d'une balle dans la nuque, même si ces victimes faisaient partie de sa propre famille. D'ailleurs un des thèmes de sa conférence était justement qu'il ne fallait pas avoir peur d'appuyer sur la gâchette même quand son propre frère était en face, du moment que ce frère était dans le mauvais camp, le camp des bourgeois et fascistes (dans son système de pensée, bourgeois= fasciste=nazi=buveur de sang d'ouvier=bête nuisible à abattre comme un chien= sous-merde n'ayant rien d'humain).

Tou cela n'est qu'un piètre résumé, j'aurais pu parler de l'arraisonnement de l'avion de Ben Bellah et ses potes racailles par Guy Mollet quand il a eu viré sa cuti (après avoir reçu de belles tomates à Alger)... Mais ça ce sont des anecdotes.

Bref, à Evian, je redis ici qu'il a été prouvé à la face du monde que le crime paie. Mais j'ajoute qu'il a été prouvé aussi à la face du monde que les traités n'engagent que les parties qui ont fait semblant d'y croire pour mieux abuser leurs peuples.

Dans toute l'histoire de France, je ne connais rien de plus honteux que ce qui s'est passé à Evian le 19 mars 1962. Je pèse mes mots; je dis bien : RIEN.

Ce qui signifie par exemple que ce qui s'est passé dans le wagon de Rethondes de 18 juin 1940 est infiniment moins honteux : au moins, là, nous étions vaicus à plate couture, nous avions 6 millions de réfugiés lamentables sur les routes, Hitler arrivait à Bayonne, nos inénarrables gouernants socialistes s'enfuyaient sur le Massilia, laissant au vieux Pétain, l'illustre vainqueur de Verdun, le soin de payer l'ardoise de leurs erreurs face à Hitler... On n'a vraiment pas à rougir de tout cela en tant que peuple. Tandis qu'Evian, c'est la honte totale, l'ignominie absolue, la faute irréparable. Si on s'était contenté de ficher le camp, bon, à la rigueur, ce n'aurait pas été la première fois que le pré carré fluctuait... Mais s'asseoir à une même table que les assassins du FLN !

Tous nos ennuis actuels découlent de cette faute originelle des gaullistes. C'est le souvenir aigu de cette déculottade honteuse qui galvanise les racailles de nos banlieues. Ils se disent à juste titre que le peuple qui a toléré Evian est bon pour toutes les servitudes et ne mérite que d'être remplacé.

Tous les terroristes du monde entier ont retenu la leçon du FLN : le crime paie.

Evian démontre que le FLN a commis infiniment plus de crimes contre l'humanité que les Français n'ont pu en commettre dans l'affaire (s'ils en ont commis), car si c'était l'inverse, il n'y aurait jamais eu d'Evian. Les populations se sont ralliées apeurées du côté du plus cruel.

C'est la leçon de la leçon....

 
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