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De l'humanitarisme

 

 

Les gauchistes usent et abusent des arguments humanitaristes en matière de démographie et d'immigration, et à lire les réponses qui leur sont faites par les authentiques nationaux, je suis souvent frappé du résidu de mauvaise conscience qui en exsude. Même dans le camp national, l'arme humanitariste fait donc des ravages subliminaux.

Car l'humanitarisme n'est rien d'autre qu'une arme, une arme psychologique, la plus terrible qui ait été conçue depuis environ trente ans. Elle s'attaque à l'âme, annihile tout à la fois l'instinct de conservation collectif, l'instinct d'identité, l'instinct de solidarité nationale, et l'instinct du territoire des peuples contre qui elle est utilisée.

L'utilisation de l'arme humanitariste est délicate et nécessite un terrain de prédilection. Par exemple, cette arme est pour l'instant impossible contre le Japon, qui est doté d'une identité forte, d'un instinct de conservation collectif élevé, d'un instinct de solidarité nationale sans faille, d'un sentiment d'identité très sourcilleux. Le Japon défend son identité, défend son territoire contre l'immigration de masse, et défend bec et ongles ses agriculteurs contre le génocide paysan qui s'opère ailleurs sous couvert du mot passe-partout de "mondialisation".

De même, cette arme est impossible dans toute une kyrielle de nations du tiers-monde, pour des raisons assez analogues. Elle est impossible aussi en Israël, qui se défend à la fois ethniquement, culturellement, territorialement et idéologiquement. C'est tout de même extraordinaire qu'en France ou en Angleterre, le moindre soupçon de "bavure" policière mette le média unique protéiforme en ébullition, alors qu'Israël peut tranquillement voter des lois autorisant la torture, et pratiquer une loi du talion renforcée (pour un blessé, parfois des dizaines de morts civils au hasard) sans que les humanitaristes professionnels s'en émeuvent dans le média unique....

La meilleure preuve que l'humanitarisme est une arme, c'est qu'il ne peut s'exercer qu'avec l'aide de tout un arsenal législatif qui désarme par avance toute défense du corps social en tant que tel. Si l'humanitarisme était naturel, il n'y aurait pas besoin de lois sur le délit d'opinion. Les lois sur le délit d'opinion sont le symptôme le plus éclatant d'un état de guerre.

Car l'utilisation d'une arme implique une guerre. La sanctification des jugements de justice est l'une des pièces maîtresses de la stratégie de cette guerre ("on n'a pas à commenter une décision de justice". Ah bon ? et au nom de quoi ? Quelle est la loi précise qui interdirait de commenter une décision de justice ? J'aimerais bien que quelqu'un me la cite in extenso ! Ça va loin, ça ! Ça rappelle ironiquement la loi que voulait faire voter le stalinien Gayssot, pour interdire à quiconque de critiquer l'impôt...).

L'arme est actuellement utilisée, à divers degrés, dans certaines nations occidentales dites développées. C'est en France que l'attaque a été la plus massive et la mieux réussie. Le sentiment d'identité et de solidarité nationale a été progressivement laminé, pour finir par être criminalisé. L'instinct de conservation collectif est anéanti. L'instinct du territoire est moribond.

La subversion humanitaire est telle que le corps social français n'a même plus l'énergie élémentaire pour exiger la réciprocité du traitement réservé aux étrangers. Ainsi, cela ne dérange personne que l'Algérie pratique le nettoyage ethnique total envers les européens, alors qu'en Europe et surtout en France, le seul soupçon du moindre intérêt pour le nettoyage ethnique est aussitôt diabolisé, excommunié, sanctionné sans pitié. Et aucune voix autorisée ne s'élève pour exprimer sa révolte contre cette dissymétrie choquante ! Ainsi encore, le Français installé à l'étranger perçoit des allocations familiales payées par la France, tandis que l'étranger installé en France perçoit des allocations familiales payées par la France !

Cette guerre est démographique, comme toutes les guerres. Car pratiquement toutes les guerres sont démographiques. Derrière les prétextes de guerre affichés, se dissimule toujours un impératif démographique.

Par exemple, les guerres franco-allemandes de 1870-71 et 1914-18 sont démographiques. L'Allemagne est passée de 30 à 70 millions d'habitants en moins de quarante ans de 1865 à 1914, et n'avait ni le territoire étendu de la France, ni aucune colonie. Pendant ce temps-là, la France, faute de houille, ayant raté le coche de la première révolution industrielle, a stagné de 1835 à 1914, ne voyant sa population augmenter que de moins de 10%. C'est cette pression démographique, très mal gérée en France, qui explique ces guerres. Hitler, avec sa théorie de l'espace vital, n'a rien inventé, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire. Il s'est contenté de coucher sur le papier, assez maladroitement et de manière grossièrement provocante, des idées vieilles de plus de soixante ans, nées et parfaitement théorisées au moment du pangermanisme qui s'épanouit après la mise à l'écart de Bismarck.

J'ai dit que ce différentiel démographique avait été mal géré par les Français. En effet, l'infériorité numérique d'une population n'est pas déterminante pour qu'elle perde une guerre démographique. L'exemple suisse le prouve assez : même Hitler n'a pas osé s'attaquer à la Suisse... Il savait que s'il l'avait fait, trois millions de citoyens armés et entraînés tout au long de leur vie l'attendaient dans chaque ville, dans chaque vallée, sur chaque crête de montagne : il ne s'en serait jamais sorti ! Si les 40 millions de Français de 1870 avaient formé une nation forte, solidaire, aux richesses harmonieusement réparties (je dis bien harmonieusement et non "égalitairement"), sans prolétariat pitoyable, avec un noyau central de familles moyennes prospères, en excellente santé, intellectuellement et économiquement indépendantes, les armées de Von Moltke n'auraient rien pu contre eux. Gravelotte, Metz et Sedan auraient été impossibles.

Gambetta a fait comme si les conditions que je viens d'énumérer avaient été une réalité, dans sa tentative désespérée de soulever le peuple tout entier contre l'envahisseur. Mais ce n'était qu'une vue de l'esprit : il y avait un prolétariat pitoyable, la richesse était accaparée par les nouveaux riches du Second Empire, la conscience sociale du peuple était lamentable, malgré les dix ans d'Empire dit "libéral", la censure avait détruit toute indépendance intellectuelle, et l'indépendance économique du noyau central des familles françaises entamait la longue descente aux enfers dont elle touche en ce moment le fond. Gambetta a constaté à ses dépens, et à celui des Français, les sinistres conséquences de cette situation. Les armées de clochards mal armés (avec des armes minables qui avaient été vendues à Gambetta à prix d'or par des trafiquants... français !) se sont partout fait tailler en pièces dans des conditions de misère indescriptible (les souffrances des troupes de Gambetta en décembre 70 et janvier 71, dans les environs de Tours, furent pathétiques. Je renvoie à l'excellent livre de Roth "La guerre de 1870").

La guerre démographique actuellement faite à la France n'a pas un but clair : couramment, on apitoie le bon peuple sur la misère de ces "pauvres immigrés" dans leur pays d'origine, qui expliquerait qu'ils s'échouent sur nos côtes comme ils le font, pour fuir cette misère et tenter leur chance. Or cet argument ne tient pas la route un instant.

En effet, supposons que l'Afrique, par exemple, réussisse à nous faire accepter l'idée "d'accueillir" 100 millions d'immigrés en Europe d'ici à 2030, comme cela a été déjà suggéré. Eh bien, cela ne changerait absolument rien au problème démographique de l'Afrique, car les chiffres africains sont à une tout autre échelle : si rien ne contrarie la tendance actuelle, malgré le sida, l'Afrique va passer, d'ici 2030, de 700 millions à 1500 millions d'habitants. Ce n'est donc pas un exutoire pour 100 millions d'entre eux qui changera quoi que ce soit au problème. Donc en aucun cas, l'immigration africaine de masse en Europe et en France ne peut résoudre quoi que ce soit en Afrique (il est même probable que cette immigration de masse, si elle avait lieu, ne ferait que faire flamber d'autant plus la démographie africaine).

Donc puisque même une immigration de masse vers l'Europe ne peut rien changer au problème de l'Afrique, quel est le but de guerre démographique poursuivi, et par qui, dans cet obsédant martèlement des esprits européens avec l'immigration, l'antinationalisme, le métissage universel, "l'accueil de l'Autre", etc. ?

Car toute guerre est démographique, mais toute guerre a aussi un but circonstanciel précis. Quel est donc le but poursuivi ?

Certains avancent : une nouvelle poussée expansionniste de l'Islam, qui serait en quelque sorte une revanche au reflux consécutif à la bataille de Poitiers, parachevé six siècles plus tard par le vidage des Maures en Espagne. J'y crois très peu. Pas assez sérieux, pas à la hauteur de l'enjeu. J'ai déjà expliqué qu'il existe dix-sept langues arabes classiques. L'unité du monde arabe et islamique est un mythe.

Pas sérieux, la preuve : cent cinquante millions d'Arabes, malgré leur pétrole, sont tenus en échec cuisant depuis plus de cinquante ans par cinq millions d'Israéliens ! J'en déduis donc que si expansion islamique il y a, elle est voulue par des forces qui n'ont rien d'islamique. L'Islam n'est qu'un levier parmi d'autres, manipulé par des mains que j'aimerais bien identifier dans la guerre démographique qui nous est faite.

La meilleure preuve que cette guerre est démographique est la sauvagerie avec laquelle les tribunaux condamnent toute initiative, si timide et ridiculement modeste soit-elle, de sauvegarder l'identité française et européenne. La condamnation de Catherine Mégret est éminemment symbolique : qu'avait-elle fait, la pauvrette ? Elle avait institué une prime de naissance de 5000 francs (quelle fortune !...) par enfant né à Vitrolles-en-Provence DONT UN PARENT AU MOINS ETAIT DE NATIONALITE D'UN DES PAYS DE LA COMMUNAUTE EUROPEENNE.

Des mesures analogues, il y en a à la pelle dans le monde entier ! A commencer par l'Autriche, où cette mesure a été prise sur l'ensemble du territoire national, mais dans une version bien plus stricte. Pourtant l'Autriche n'a pas été exclue de la communauté européenne ! Ces primes de naissance réservées aux nationaux sont la règle dans toute l'Amérique du Nord anglo-saxonne !

Je reviens à l'arme humanitariste : pourquoi fonctionne-t-elle si bien en France, alors qu'elle est impossible au Japon et en tant d'autres nations ?

Il est tentant d'attribuer ce succès à l'atavisme chrétien. Gustave Le Bon n'a-t-il pas longuement développé (dans son livre : "Psychologie du socialisme") la thèse selon laquelle Jésus a été un des premiers socialistes de l'histoire post-romaine ?

De fait, un certain catholicisme a été depuis 1960 le principal pourvoyeur de Marx en France. Quand j'étais étudiant, c'était frappant : ceux qui se tapaient le pèlerinage annuel à Chartres se retrouvaient mécaniquement, à de rares exceptions près, inscrits aux jeunesses communistes un ou deux ans après, puis carrément au PCF trois ans après.

Mais je crois que Gustave le Bon se trompe lourdement. Le catholicisme s'était acclimaté à notre Europe de la chevalerie, de l'honneur, des rois, des bâtisseurs de cathédrales, des moines-paysans-soldats. En 1930 encore, le chef de la chrétienté déclarait le communisme INTRINSEQUEMENT PERVERS. Il y a donc eu subversion, la filiation catholicisme-communisme n'était pas écrite dans les astres de toute éternité, elle a été le couronnement d'un long processus de désagrégation interne artificiellement provoqué. On peut situer le début de cette évolution à Marc Sangnier. Les papes qui ont condamné comme il le fallait le communisme ont eu le tort d'oublier d'en faire autant avec Marc Sangnier et ses zélotes. Les petits-fils de Marc Sangnier ont été les prêtres ouvriers de 1960, et les arrière-petits-fils en sont les "chrétiens communistes" d'aujourd'hui, qui ont réussi le tour de force de rejeter dans les ténèbres morales ceux qu'ils appellent les "catholiques intégristes", alors que ces derniers sont de fait les derniers authentiques catholiques et mènent un combat désespéré pour tenter de sauver le catholicisme de toujours.

Je lis et j'entends souvent dire : «Certes, je réprouve le viol. Les tournantes sont des viols, je le dis nettement, MAIS je rappelle que le viol se rencontre aussi bien chez les bons chrétiens catholiques de France... La pédophilie est inacceptable, MAIS je rappelle qu'elle frappe principalement les fillettes et que presque toujours ce sont les pères des bonnes familles catholiques françaises qui violent leurs fillettes... Certes, la religion islamique a des intégristes insupportables et irresponsables, COMME sont irresponsables et insupportables les intégristes catholiques...».

Ces fausses symétries ont une fonction bien précise : une fonction SUBLIMINALE. Il s'agit d'ancrer dans les âmes, par l'effraction de la répétition obsédante à doses homéopathiques, que le catholicisme "traditionnel" ne valait pas plus cher que l'Islam, conduisait aux mêmes désordres et crimes inacceptables, aliénait les individus au même degré que les ayatollahs aliènent les pitoyables masses iraniennes.

A ce sujet, j'en vois toujours qui se demandent pourquoi c'est continuellement la religion catholique, et elle seule, qui est attaquée, insultée, ridiculisée, outragée, et non la religion judaïque ou islamique. Leur façon de poser la question suggère implicitement je ne sais quel complot juif mondial. Eh bien non, ce serait trop simpliste ! c'est tout bêtement parce que LA RELIGION CATHOLIQUE TRADITIONNELLE EST LE SEUL ET UNIQUE ENNEMI SERIEUX IRREDUCTIBLE DES IDEOLOGIES SOCIALISTES. Partout où le communisme est passé, ce sont les vrais catholiques qui ont payé leur foi de leur vie, par le supplice, par la torture, par le massacre lent ou brutal. Sous Staline, l'Islam des marges musulmanes de l'Empire soviétique ne gênait guère... De même que le bouddhisme-animisme des populations sibériennes ou mongoles... Tandis que le catholicisme, là, pas de cadeaux ! On ne s'attaque avec un tel acharnement et une telle cruauté qu'à un ennemi mortel, que l'on juge redoutable, dangereux et irréconciliable.

Nos sociétés européennes, mais principalement la société française, sont devenues des terres sans peuple solidaire. La France est peuplée de personnes moralement recroquevillées sur leurs petits intérêts personnels, d'un égoïsme forcené, haineuses, ne connaissant qu'une loi : "pas vu, pas pris". Il suffit de se promener sur nos routes pour voir la réalité du Français moyen d'aujourd'hui ! Et pas seulement sur nos routes : dans toutes les circonstances où aucune preuve n'est possible, le Français actuel n'a plus aucune retenue.

Voici un exemple vécu qui nous sortira de la route. Il y a quatre ans, dans ma région, des travailleurs polonais clandestins offraient leurs services pour 300 F par jour tout compris.

Bien entendu, au noir ! Ils étaient une dizaine et se louaient de la sorte dans les fermes du coin depuis 5 ou 6 ans. C'est ainsi qu'ils bâtissaient leur maison, en Pologne où ils retournaient chaque été, avec l'argent ainsi ramassé au noir. J'ai été sollicité par un voisin éleveur, pour les loger dans une pièce séparée que je possède. Je n'ai pas eu le coeur de refuser, j'en ai ainsi logé deux, bien entendu gratuitement, mais en me gardant bien d'employer ces deux hommes pour quelque travail que ce soit. (Soit dit en passant, la réputation d'alcooliques des Polonais n'est pas usurpée : qu'est-ce qu'ils pouvaient siffler comme vodka !). Un jour, ils reviennent, l'un d'eux ne pouvait plus marcher. Son copain m'expliqua qu'en faisant des travaux de maçonnerie pour un particulier dans un village voisin, il avait fait une méchante chute qui avait fini par un grand écart catastrophique. Le blessé souffrait le martyre dans ses hanches et s'est allongé sur son lit, l'autre s'occupait de lui comme il pouvait. Aucun d'eux ne voulait voir de médecin, de peur des ennuis puisqu'ils étaient clandestins. Au bout de 24 heures, n'en pouvant plus d'entendre ce blessé gémir, j'ai proposé de l'amener à la clinique de la ville voisine. J'ai fait valoir que s'il y avait fracture dans le bassin, il fallait de toute façon la soigner tout de suite. J'ai téléphoné à la clinique en tentant d'expliquer la situation au radiologiste, que je connaissais de longue date.

J'ai bien vu que ce dernier ne me croyait pas, mais il me dit d'amener la personne. J'ai alors téléphoné au particulier (un Français bien de chez nous, de maintenant !) chez qui le Polonais s'était blessé, pour l'avertir de l'initiative que je prenais. Je me suis fait insulter pour l'avoir dérangé, puis il me raccrocha au nez en me disant : «Mais je ne connais aucun Polonais, moi, Monsieur ! Je n'en ai jamais vu et je n'ai jamais eu besoin de personne pour faire de la maçonnerie chez moi !».

A la clinique, une radio complète a été passée au Polonais, qui révéla des ligaments martyrisés et distendus, mais aucune fracture. Le repos prolongé devait suffire à tout remettre dans l'ordre, moyennant quelques anti-inflammatoires pour calmer les douleurs terribles. J'expliquai au radiologiste que ces personnes étaient des clandestins polonais, et que donc j'offrais de payer les frais médicaux sur mon propre nom, que je me ferais rembourser comme si c'était moi. Bien que ce soit un ami, le radiologiste ne m'a pas cru. Il a pensé que c'était moi qui avais employé ces gens au noir ! il m'a dit : «Vous êtes fou, si vous vous faites prendre, vous en aurez au bas mot pour trente millions anciens d'amende avec l'URSAFF».

J'étais suffoqué, moi qui n'avais fait que secourir un blessé, pour un peu j'allais passer devant un Tribunal et me faire sacquer ! Finalement le radiologiste m'a dit : «Ecoutez, ça va comme ça, je ne demande aucun argent pour cette consultation, je passe le mot au pharmacien et il fera de même pour les anti-inflammatoires». L'affaire n'a eu aucune suite, le Polonais a mis une vingtaine de jours à guérir, pendant lesquels j'ai tremblé chaque jour de voir débarquer un inspecteur de l'URSSAFF, moi qui n'avais commis aucun délit !

Autre histoire : il y a un peu plus de dix ans, un de mes meilleurs étudiants fut un Malgache, vraiment très doué. Il obtint de magnifiques succès à la fin de l'année, puis un an après, se maria. Il vint me présenter sa jeune épouse. Quinze jours après, cette dernière vint me voir, désespérée : "Je suis veuve depuis deux jours". Son mari avait voulu faire une jolie balade en vélo en montagne, tout simplement. Un camion l'a accroché pendant qu'il grimpait le célèbre col dont la France entière connaît le nom, car le Tour de France y passe régulièrement et ce col vaut beaucoup de points au classement du Grand Prix de la Montagne. Mon étudiant a repris connaissance à l'hôpital, où il était dans un état désespéré. Les gendarmes ont essayé de lui faire décrire le camion. Mon étudiant a eu le temps, péniblement, de leur faire comprendre que le chauffeur s'était arrêté, non pour le secourir, mais pour maculer de boue ses plaques minéralogiques avant et arrière, après quoi il est prestement reparti... Ce chauffard était certainement un Français "de souche" comme il y en a tant aujourd'hui !

J'ai raconté ces deux histoires, non pas pour faire bien voir que les Français de souche "ne valent pas plus cher que les immigrés". Ce serait débile de ma part. Moi, je vais bien plus loin, je les ai racontées parce que ma thèse, c'est que si nous sommes envahis et en train de perdre une guerre démographique comme nous n'en avions jamais subies, c'est précisément parce qu'une grande partie de notre peuple est devenue comme cet homme qui aurait laissé crever ce pauvre Polonais, ou comme cet autre qui a laissé crever mon étudiant malgache.

Il faut donc déterminer pourquoi le Français moyen est "devenu comme ça". Il est clair que l'idéologie socialiste porte une écrasante responsabilité dans cette évolution. Les individus, exaspérés par l'obligation de solidarité qu'on leur serine à longueur d'antenne et qu'on met en oeuvre implacablement à coup d'impôts, se referment, font le gros dos et, en réaction, ne veulent connaître personne. En paroles, ils affichent tous les sentiments humanitaires qu'on leur demande d'afficher (Kossovo, pauvres petits noirs du Sahel, etc.), mais en secret, pour leur voisin immédiat, leur frère de race qui a besoin d'eux, là ils restent de marbre. Ils se conduisent comme le héros de cette célèbre histoire, à qui un journaliste demande : «Si vous gagniez au loto, en donneriez-vous la moitié aux pauvres ?» «Bien sûr, tout de suite !» «Ah bon, et maintenant, autre question : si vous aviez deux chemises, en donneriez-vous une pour les pauvres ?» «Ah non !» «Et pourquoi ?» «Mais parce que les deux chemises, je les ai !». Bref, plus il y a de solidarité obligatoire et d'égalitarisme, moins il y a de fraternité et plus il y a de haine.

Reste donc à savoir pourquoi le socialisme est arrivé au point où il en est. Il ne suffit pas de rappeler que sa véritable intrusion date des années 45-46. La nation française, malgré les deux affreuses guerres 14-18 et 39-45, était encore solide et formidable. J'ai déjà exposé qu'en 1961-62 encore, la liberté d'expression en France était toujours sacrée. Ce qui a été inoculé au pays en 1945, c'est un poison à retardement, qui n'a commencé à produire ses effets qu'à partir des années 75, car jusque-là il a été anesthésié par les inespérés renouveau démographique des années 40-60, et renouveau économique des années 54-72. Les crises démographique et économique ayant conjugué leurs effets à partir de 1975, le poison s'est réveillé. Tout était prêt. Les relais du poison étaient en place. Sans la crise économique, le poison et les relais seraient sans doute morts d'obsolescence.

Les relais étaient en place essentiellement dans l'Education Nationale et dans l'Eglise catholique. Quand le pays s'envolait dans des taux de croissance à la japonaise, réussissait l'exploit de fabriquer tout seul la bombe H et rattrapait l'Allemagne dans la production industrielle lourde, les poisons et leurs relais la bouclaient. On ne voyait pas de Vert grimaçant venir nous expliquer les bienfaits de la lampe à pétrole par rapport à ceux d'une centrale nucléaire, ni de politicien véreux croulant sous les comptes secrets en Suisse venir expliquer aux travailleurs français la nécessité de se serrer la ceinture. On ne voyait pas d'illettrés tapant dans un ballon gagner en deux heures dix ans de salaire de fin de carrière d'un chirurgien de haut niveau. On n'entendait pas d'évêque venir nous vanter les bienfaits de l'oecuménisme avec le Coran, de l'abolition des frontières et de l'arrivée en masse de miséreux du tiers-monde. C'est la crise qui a fait sortir tous ces gens-là de leur tanière nauséabonde, exactement comme les vers naissent sur les charognes. Ils étaient là, ils étaient prêts... Peut-être n'y croyaient-ils plus, quand leur heure a enfin sonné, en 73-74 ? Quoiqu'il en soit, ils étaient là, en place, avec une capacité de nuisance intacte !

J'en conclus que la vigilance a fait défaut pendant les années 45-71. Il y a eu d'immenses responsabilités... consistant à laisser se mettre en place toute cette subversion silencieuse, provisoirement anesthésiée, surtout dans l'Eglise et l'Education Nationale. Négligence ou aveuglement , saura-t-on jamais ? ou peut-être, médiocrité intellectuelle, petitesse d'esprit à courte vue des "élites" dirigeantes, qui ne pensaient pas la catastrophe de 73-74 possible, ne pouvaient l'imaginer ? (et pourtant, je connais personnellement au moins un homme haut placé qui m'avait dit, en juillet 72, qu'il allait bientôt «se passer quelque chose»...).

Paradoxalement, je crois que c'est parce que la France était encore réellement un pays catholique en même temps qu'un pays attaché à son Education Nationale, que la subversion a pu tout emporter comme elle l'a fait. En effet, ces "prêtres de gauche" qui commencèrent à parler "un nouveau langage" dès Vatican II, pour la masse des Français, c'était l'Eglise, à laquelle ils faisaient confiance depuis des siècles. De même, ce "nouveau langage" des professeurs qui se dévoilèrent soudain en 1968, c'était les professeurs qui le tenaient, ces professeurs à qui les Français portaient un grand respect depuis 1870 au moins. Ils ont cru inconsciemment qu'il fallait évoluer dans ce sens parce que c'était cette Education Nationale et cette Eglise qui le leur demandaient ! On mesure par là toute l'horreur de la subversion de structures sociales par l'intérieur ! C'est un peu comme un malade qui ferait confiance depuis toujours à son médecin de famille, alors que ce dernier, soudain perverti, serait en train de l'empoisonner à petit feu avec la complicité du reste de la famille...

 
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