Je vais donc m'expliquer sur le socialocommunisme, dont je
redis qu'il nous gangrène.
Premièrement, je précise que je ne suis "engagé"
dans aucun ridicule "combat" qui plus est "d'extrême-droite'.
Tout ça, c'est de la langue de bois. Mon plus cher
désir serait de ne plus penser à ces choses-là,
car Dieu merci, j'ai suffisamment d'occupations bien autrement
passionnantes. Si demain mon pays redevenait "normal", sans
bagnoles qui brûlent, avec une infirmation LIBRE comme
celle que je constate à chacun de mes voyages en Amérique
du Nord, avec une justice qui fonctionne correctement, avec
des journalistes honnêtes, avec un pays au travail,
où les paresseux sont moins bien traités que
ceux qui travaillent, avec disons, les premiers titres de
la presse occupés par les derniers progrès dans
la conquête spatiale ou celle de l'énergie de
fusion, ou par les avancées sur le cancer, ou dans
le dessalement de l'eau de mer, mon Dieu ! Quel soulagement
! Je respirerais enfin ! Et je me consacrerais à 100%
(au lieu de 85% en ce moment) aux ouvrages que j'écris
et à l'entretien de ma maison. Question vie publique,
car il ne faut pas s'enfermer dans une tour d'ivoire, je me
consacrerais corps et âme à une renaissance de
l'enseignement des Sciences exactes en France, aujourd'hui
très très gravement compromis. J'ai en effet
quelques idées sur ce sujet, qui pourraient être
utiles.
Mais le pays qui m'a vu naître et que j'aime n'est
pas dans cet état. Il est en mauvais état. Il
souffre sans en être toujours très conscient.
J'ai réfléchi tout le long de ma vie à
mon environnement, à ce que peut signifier la patrie,
une langue, une culture; j'ai mis beaucoup de temps à
me situer dans mon environnement. Dévorer des livres
ne me coûtant presque rien (et en plus je retiens ce
que je lis), j'ai tellement lu que je suis comme le poète
:
"J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans"
Rien qu'en histoire contemporaine, j'estime à plus
de 30 000 pages la somme de ce que j'ai lu de manière
approfondie, souvent avec plusieurs lectures (rien que les
Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, j'en ai fait
trois lectures. Les Responsabilités, d'Emmanuel Beau
de Loménie, j'en ai fait CINQ lectures, au point que
j'en connais nombre de passages par coeur. Par exemple, je
connais par coeur l'intervention de Clémenceau à
la Chambre, reproduite in extenso dans ce dernier ouvrage.
Clémenceau avait refusé de parler à son
investiture, il ne s'est décidé à parler
que de nombreuses semaines après, car la presse et
tout le microcosme politique insistait pour qu'il parlât
enfin. Il s'y décida, et ce fut son célèbre
discours à la Chambre, où il commençait
par "je fais la guerre..." et finissait par "...et je continuerai
ainsi jusqu'au dernier quart d'heure, car c'est nous qui aurons
le dernier quart d'heure".
Ca m'est bien égal de faire ricaner les esprits forts
en disant ceci : je ne puis me remémorer ce discours
de Clémenceau sans une forte émotion...
Outre ces lectures, j'ai nourri ma réflexion d'une
infinité de témoignages, recueillis dans ma
propre famille (mon grand'père et mon père ont
tracé des pistes au Sahara, ma tante a alphabétisé
des petits arabes dans le fin fond des Aurès (certaines
années, au moment du Front Populaire, elle n'avait
AUCUN européen dans sa classe !). Deux de mes oncles
dorment à Verdun. Mais un autre en est revenu et m'a
raconté cent fois l'héroïsme de nos Poilus,
leurs souffrances, la boue des tranchées, où
une horrible alchimie réalisait une véritable
symbiose entre les vivants et les morts. Mon propre père
a fait la campagne de France en juin 1940, du Midi à
la Somme, où il s'est retrouvé, lui qui n'était
que simple Maréchal-des-Logis, du jour au lendemain
à la tête de sa compagnie, parce que tous les
gradés l'avaient plantée là une belle
nuit pour aller à Londres...
Et mon père m'a raconté cent fois le marché
Noir, la débrouille pour ne pas crever de faim ou de
tuberculose pendant l'Occupation. Au demeurant, j'ai une foule
de souvenirs personnels très précis de la période
1941-1947, et notamment de l'horrible période de l'Epuration,
où j'ai vu un pauvre jeune homme de mon immeuble s'en
aller, un beau matin, pour un poteau d'exécution tenu
par des communistes. Il n'avait pas dix-sept ans....
Je suis un pur produit de l'après-1945 à l'époque
où prévalait une méritocratie austère
mais généreuse (et profondément acceptée
par le peuple, j'en atteste).
Ayant fait mon chemin, j'ai beaucoup réfléchi,
pour découvrir que l'événement principal
de l'histoire de France au vingtième siècle
a été la guerre de 14-18. Cette guerre a en
effet fauché la jeunesse française et presque
entièrement éteint les derniers feux de la vitalité
française. Du point de vue français, la guerre
de 39-45 n'est que le ricochet de cette terrible guerre. Brassens
ne s'y est pas trompé, dans sa bien jolie chanson "moi
mon colon, cell' que j'préfère, c'est celle
de 14-18 ", il écrit fort pertinemment :
"(...) Bien sûr celle de l'an quarante
Ne m'a pas tout à fait déçu
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus (...)".
Je me suis aperçu que toute la tragédie française
d'après 1919 a été de ne jamais se relever
de l'incroyable décadence qui s'est ensuivie de ce
qu'il faut bien appeler un "génocide français"
: au moins huit millions d'hommes en âge de procréer
complètement stérilisés !!
La classe 40 qui est allée guerroyer contre Hitler
était MOITIE MOINS que la classe 14 !!
Jusqu'en 1980 environ, tous nos gouvernements ont vaille
que vaille essayé de remonter cette pente. Un instant,
de 1956 à 1970, on a pu croire cette renaissance réussie,
en dépit de la perte de notre Empire colonial. Cet
ultime sursaut fut dû à l'inattendu et miraculeux
renouveau démographique des années 1942-1960
(c'est cet exemple stupéfiant qui me fait souvent écrire
"un individu meurt mais un peuple peut ressusciter").
La lecture et la réflexion, ça fait boule de
neige. Une fois atteinte une certaine masse critique de lecture,
les connexions remontent d'elles-mêmes à la surface.
On comprend tout à demi-mot. L'association d'idées
et la mémoire donnent les clés pour ainsi dire
sans effort. Chaque événement est inséré
dans une logique implacable, chaque information vous parvient
éclairée d'une lumière crue. Personne
ne peut vous tromper.
Malheureusement, nous sommes dirigés par des gens
qui n'ont jamais eu le temps d'apprendre l'Histoire, et qui
se cantonnent à des idées générales
sommaires, souvent erronées, ou de slogans encore plus
sommaires. Un exemple entre mille : Jospin, par ses déclarations
sur l'affaire Dreyfus, a montré de manière éclatante
son ignorance crasse de la véritable histoire de la
gauche française. En effet, il ne sait même pas
que la gauche française a été violemment
antisémite jusqu'à l'affaire Dreyfus (et même
après, pour une bonne part). Il ne sait pas que Jaurès
a mis six mois avant de modifier son opinion sur Dreyfus (discours
de Jaurès à la Chambre au lendemain de l'affaire
: "S'il s'était agi d'un honnête simple soldat
français, nul doute qu'il aurait été
fusillé sur-le-champ : on comprend mal l'indulgence
du tribunal militaire envers un traître "... Eh oui
! Cest écrit en toutes lettres dans le Journal Officiel
de l'époque ! Il suffit d'aller le lire... si vous
y tenez, je vous donnerai la référence exacte.
Alors j'ai peu à peu compris parfaitement ceci : que
le socialisme et le communisme sont des idéologies
de mort, totalement contradictoires avec le légitime
attachement à une patrie donnée, une culture
donnée, une langue donnée, une identité
donnée.
J'ai lu tout Trotsky (ça m'étonnerait que Jospin
ait fait cet effort). Son livre qui m'a le plus intéressé
est assez peu connu : "Réflexions sur la troisième
guerre mondiale". Dans "Ma vie ", le cheminement de la pensée
socialiste dans un jeune esprit est décrit au scalpel.
Le socialocommunisme est une doctrine dont les buts sont
mystérieux pour le commun des mortels. Les buts ultimes
ne sont jamais évoqués. Ces buts sont essentiellement
internationalistes et athées. Le socialocommunisme
est objectivement une synarchie, car derrière les démagogies
de façade, il réserve le savoir et le pouvoir
à une étroite caste népotique et fermée.
La nation et l'identité des peuples sont irréductiblement
incompatibles avec le socialocommunisme (un exemple actuel
: la réserve, pour ne pas dire l'hostilité,
des dirigeants français avec les USA dans l'affaire
des TWC est dûe à 99% au fait que cette épreuve
a remis au premier plan la NATION américaine, avec
petits drapeaux, peuple unanime, etc. Tandis que l'enthousiasme
avec lequel ces mêmes dirigeants avaient applaudi les
bombardements sur Belgrade était dûe au fait
que c'était là une lutte CONTRE UNE NATION).
Je n'ai pas compris ça vite, ni facilement. Malgré
les terribles épreuves 14-18 et 39-45, la nation française
est restée elle-même au moins jusqu'en 1975-80.
Le socialocommunisme n'a dons pu s'attaquer directement ni
de front à l'identité française avant
1980-82. Les communistes, en particulier, ont joué
un double jeu d'un rare cynisme. Depuis les appels de Thorez
en 1945 aux ouvriers de France à se "retrousser les
manches" jusqu'à la crise de fin 1973, le PC"F" a joué
le jeu de l'identité française, en se faisant
le champion du progrès social, en se réclamant
du progrès scientifique, en pourfendant sans complexe
l'égalitarisme (notamment dans les livres de Bourguet
: plus hiérarchiste que Bourguet, tu meurs !). Cette
doctrine officielle du Parti était exposée à
pleines pages dans "L'Usine Nouvelle " des années 60
(j'habitais en banlieue parisienne, on nous la distribuait
gratuitement). Je me souviens de nombreux articles où
était réclamée une hiérarchie
des salaires allant de 1 à12 dans la plupart des professions,
et d'autres où était estimé le maximum
d'un patrimoine "légitime" à la valeur de 4
beaux appartements à Paris. Cette attitude a trompé
beaucoup d'intellectuels et de cadres, qui ne se sont pas
sentis menacés à titre personnel.
A partir de 1973-74, changement de musique ! On lève
les masques... La nation française n'est plus à
l'ordre du jour. La Science n'est plus "l'ardente obligation",
on flirte volontiers avec les Verts.... 1983 arrive, où
les coups les plus durs sont portés au niveau de vie
des français, qui se voient retirer en un printemps
une énorme partie du fruit de leur travail de reconstruction
d'après-45. Ce printemps 1983 a coûté
à lui seul, par ses conséquences à moyen
terme (notamment la désindexation des salaires par
rapport au coût de la vie conjuguée à
la non-révision de taux d'intérêts usuraires)
entre 20% et 50% de leurs revenus aux français, ce
qui fut l'une des plus importantes causes de l'hiver démographique
actuel.
Ce sont des socialistes qui ont fait ça ! Ce sont
des communistes qui l'ont laissé faire sans murmurer
! Au contraire, ils avaient l'air satisfait, comme quelqu'un
qui se réjouit de la politique du pire.
Cela ne m'a pas étonné du tout. Quand le plan
Mitterrand est arrivé le 25 mars 1983, avec son emprunt
forcé démoralisant, avec son dédit sur
les augmentations qui avaient été négociées
avec les fonctionnaires, avec sa confirmation et son aggravation
des hauts taux d'intérêt (Delors alla jusqu'à
offrir 10% d'intérêts nets d'impôts UNIQUEMENT
aux placements au moins égaux à 500 000 francs
!), avec ses suppléments d'impôts sur le revenu,
avec ses aggravations de taxes tous azimuts, j'ai dit à
mes amis : "les communistes ont eu ce qu'ils voulaient, vous
allez les voir se mettre le petit doigt sur la couture du
pantalon et dire merci ". Beaucoup m'ont répondu "tu
dérailles ! il va forcément y avoir des grèves
"... et c'est moi qui ai eu raison, il n'y a rien eu, le peuple
de France a subi ça sans broncher et sans que les communistes
lèvent le petit doigt !
Ce plan du printemps 83 a fait en France plus de dégâts
économiques, démographiques et humains qu'une
guerre grave. A ma souvenance, il n'y a que Chevènement
qui l'avait aigrement désapprouvé. Comme l'immmigration-invasion
est proportionnelle à notre anémie démographique,
j'estime que ce plan du printemps 1983 a contribué
pour plus de moitié à l'explosion de l'immigration-invasion
postérieure à l'été 83.
Or ce plan ne procédait pas du sadisme gratuit, il
avait un but précis : nous insérer dans le schéma
supranational européen. Notre effacement économique
était le ticket d'entrée dans ce bidule. Les
socialocommunistes ont préféré ce tribut
à la poursuite persévérante de nos efforts
nationaux pour une seule raison : parce que leur aspiration
profonde, c'est justement l'internationalisme et la disparition
des identités des peuples. Au printemps 1983, ils ont
démontré que cette priorité passe pour
eux bien avant le progrès social, humain et ce qu'ils
appellent la démocratie.
L'actuelle rage antiraciste, et son corollaire, l'indulgence
caricaturale envers l'islam, sont la suite logique de cet
engagement. Je concèderai volontiers à tout
gauchiste que les socialocommunistes n'ont strictement rien
à foutre du Coran. Mais ce qui les intéresse,
dans l'islamisme, c'est sa capacité ACTUELLE à
détruire les identités nationales des peuples
occidentaux. D'où leur soutien honteux et leur parti-prix
scandaleux. Une fois cette destruction achevée, les
socialocommunistes pensent qu'il sera temps d'aviser pour
parvenir à leurs buts par tous moyens. Ils se croient
sans doute aussi malins que ceux qui s'imaginaient pouvoir
contrôler Hitler...
Donc pour toutes ces raisons, les socialocommunistes, depuis
1974 au ralenti et 1983 à marches forcées, ont
jeté aux orties toute référence au progrès,
à la Science, à la promotion par une instruction-éducation
digne de ces nom, bref toutes les valeurs qui leur avaient
permis de tromper tant d'intellectuels français. S'il
faut bêtifier en Corse plutôt qu'apprendre les
auteurs français pour hâter l'avènement
du gouvernement socialiste mondial, les socialocommunistes
feront bêtifier les enfants en Corse au lieu de leur
apprendre les mathématiques, Molière et Chateaubriand.
S'il faut démolir nos centrales nucléaires et
s'éclairer à la bougie pour que ça aille
plus vite, qu'à cela ne tienne, on s'éclairera
à la bougie !
Ainsi, depuis 1974-1983, les socialocommunistes ont levé
le masque et se montrent tels qu'ils sont : des internationalistes
fanatiquement opposés à la nation et à
l'identité des peuples.
Tous les moyens sont bons : le vote les rejette ? qu'à
cela ne tienne, on stérilise le vote et on trouve des
noms d'oiseaux pour dénigrer les opposants : "extrême-droite
", "xénophobes", "racistes"... La liberté d'expression
dérange ? exit la liberté d'expression ! Seuls
ceux qui pensent dans le bon sens sont présents sur
les grands médias. La vérité dérange
(comme à Toulouse...comme dans nos zones de non-droit)
? qu'à cela ne tienne, on tait la vérité.
Rien ne doit plus arrêter ce train fou de la mondialisation
sous égide socialocommmuniste.
Oui, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre tout
cela. Mais maintenant, depuis pas mal d'années, je
sais.
Quelle est la philosophie qui sous-tend cette rage internationaliste
socialocommuniste ?
Bien peu de socialocommunistes seraient bienn embarrassés
de répondre à ça. Beaucoup sont motivés
par l'ambition et l'arrivisme à court terme, par l'appétit
du pouvoir, des choses bien banales en somme.
Mais pour ceux qui tirent les ficelles, il y a une doctrine
ultime. C'est une doctrine essentiellement de désespoir
et de cynisme matérialiste athée. Quand Jospin
se qualifie lui-même de protestant athée et d'austère
qui se marre, il ne se rend pas compte à quel point
il se dévoile. Son rire n'est qu'un ricanement, qui
ne peut être comparé qu'à celui de "L'homme
qui rit dans les cimetières". Son athéisme n'est
pas du tout une sorte d'hypothèse philosophique privilégiée
(ce serait là un athéisme respectable), c'est
un athéisme militant, une rage de négation de
toute spiritualité chez l'homme.
De tout le fatras des innnombrables écrits marxistes,
la plupart dépourvus du moindre intérêt,
la seule chose qui est appelée à rester, et
que les philosphes de l'avenir retiendront, c'est cette négation
de toute spiritualité, cette réduction de toutes
les activités manuelles et intellectuelles humaines
à des sous-produits des nécessités économiques.
le corollaire de cette croyance (car c'est une croyance, pas
plus fondée que la croyance des islamistes en un paradis
peuplé de jeunes garçons pubères mais
imberbes et de tendres vierges), c'est le refus implacable
de différencier les hommmes selon leur contribution
au perfectionnement de la civilisation, des sciences, des
arts et des techniques. Jamais un socialocommuniste ne s'extasiera
sur la beauté d'une oeuvre humaine : un pont qui s'élance
hardiment au-dessus d'une baie grandiose n'est pas pour eux
une transfiguration de la matière par l'esprit, en
quelque chose qui la transcende...non, non ! Un pont est un
pont, c'est tout, on l'a construit pour pouvoir passer dessus
et mieux échanger des marchandises d'un bord à
l'autre, et s'il faut échanger ces marchandises c'est
parce que la vie est contingente, qu'elle est comme ça,
qu'il faut se RESIGNER à aménager cette nature
qui n'est rien en elle-même.
Pour un socialocommuniste, un pont suspendu de cinq kilomètres
ne vaut pas plus qu'un WC fonctionnel, tous les objets se
valent, ils n'ont, comme le dit Marx, qu'une VALEUR D'USAGE.
Toute valeur spirituelle est niée, passionnément
refusée, obstinément subordonnée à
la valeur d'usage. Les poètes, les écrivains,
les compositeurs, les scientifiques de haut niveau, les créateurs,
ne sont que des scories de l'usine-vie, sans signification.
Si vous vous rebellez et que vous dites au marxiste : "mais
enfin, rien n'a de sens alors ?", il doit vous répondre,
s'il est un vrai et bon marxiste : "mais enfin, QU'EST-CE
QUE TU ESPERES ?"
Pour le socialocommuniste, la chaussette et la maîtrise
de l'atome ne sont que deux aspects, un peu éloignés
dans le temps, de l'éternel processus économique
auquel il serait vain et "bourgeois" de chercher un sens.
Voilà pourquoi les socialocommunistes sont viscéralement
des égalitaristes. Jamais ils n'admettront que l'aisance
personnelle soit liée aux services rendus et au talent.
Ce sont fondamentalement des babouvistes : "Tous les estomacs
sont égaux", disait Babeuf.
C'est si vrai qu'un jour, Georges Marchais, à un journaliste
qui lui demandait de citer d'après lui les personnages
les plus importants de la révolution de 1789, répondit,
après fort peu d'hésitations calculées
: "En premier, je mettrais Babeuf, et en second, Robespierre".
Voilà : tout est dit ! Babeuf pour la doctrine philosophique,
et Robespierre pour la trique qui oblige à l'avaler
!
Voilà pourquoi les sociétés socialocommunistes
nagent dans ce paradoxe : dénoncer l'argent tout en
réduisant tout à l'argent. Voyez les lois qu'ils
font : elles ne veulent voir dans les humains que leur rapport
à l'argent; Vous aurez droit à des vacances
en plus si vous restez au-dessous de tel revenu (vous pouvez
être plus ou moins fatigué, avoir rendu de signalés
services à votre entreprise, ou au contraire avoir
tiré au flanc comme un malade, "j'veux pas l'savoir
! vous dépassez le revenu autorisé de un franc,
alors v'm'f'rez quat'jours de plus ! "). Vous passez en justice
? au-dessous de tel revenu, vous aurez droit au respect et
à l'indulgence; juste au-dessus, gare à vous
! Mais très très au-dessus, alors là
vous aurez droit à encore plus de respect et d'indulgence...
Comme sous La Fontaine, carrément ! Ainsi les sociétés
socialistes catégorisent les gens uniquement d'après
leur rapport à l'argent, le reste ne comptant pas,
ou plutôt étant strictement subordonné.
Pire : ce rapport à l'argent n'est envisagé
que dans l'instant présent, quelle que soit la date.
Le socialocommuniste ne veut pas savoir votre passé
ni votre avenir. S'il veut vous salir en raison de votre fortune,
peu lui chaut que vous ayiez travaillé toute une vie
honnêtement pour l'acquérir; la notion même
d'honnêteté ne lui est pas claire, puisque tout
se ramène aux rapports économiques.
J'en ai assez dit ici pour que chacun comprenne pourquoi
je m'oppose de tout mon être, et jusqu'à mon
dernier souffle, à cette doctrine cauchemardesque,
qui ne doit son succès qu'à un état déplorable
de l'instruction publique et à la garnde misère
de la lliberté de pensée.
Si les Français comprenaient un tant soit peu ces
choses-là, ils n'accorderaient pas 5% des voix à
ceux qui s'en réclament (5%, c'est ce que font aux
USA tous les marginaux socialisants réunis). Mais ils
sont happés par leur vie absurde et trompés
par des médias entièrement subjugués...
Je crois que pour les détourner de ces mauvais bergers,
il faudrait leur faire prendre conscience qu'ils ne leur proposent
RIEN, tout simplement RIEN. Le désespoir, l'absurdité
et la contingence de la condition humaine, l'absurdité
du passé et de l'avenir, le culte effrené du
présent, la vie larvaire dans la satisfaction maximale,
jusqu'à la mort, de toutes les aspirations sensuelles
et matérielles. A la limite, si ce projet va à
son terme, une fois toutes ces aspirations assouvies continuellement
de la naissance à la mort pour tout être humain
appelé à la vie, toute pensée sera inutile,
sauf pour les nomenklaturistes voués à la "noble"
tâche de pérenniser ce beau système. Telle
est la logique ultime du socialocommunisme.
Il y a de cela bien longtemps, j'avais lu un excellent livre
de science-fiction, dont je ne me rappelle plus l'auteur (peut-être
Volsted Gridban). Il décrivait la fourmilière
terrestre du futur lointain, aboutissement de cette logique.
L'auteur ne prononçait pas le mot "socialisme", mais
tout lecteur pas trop demeuré l'avait bien compris
(moi, à même pas quinze ans, je l'avais bien
compris en tout cas).
La terre n'était plus qu'une seule ville, essentiellement
souterraine. Tout était merveilleux, les hommes étaient
beaux et vivaient trois cents ans, les femmes étaient
belles. Des techniques sublimes rendaient tout facile. Depuis
longtemps, il n'y avait plus aucun animal ni aucune plante.
La nourriture était synthétique. En naissant,
on savait exactement la date de sa mort, à la seconde
près. L'habillement était rigoureusement identique,
une sorte de pelure moulante unique isotherme. La température
et la pression restaient les mêmes de la naissance à
la mort, ainsi que l'éclairage. Les corps étaient
tous à peu près identiques. Le narrateur était
de notre époque et avait été transporté
dans ce futur par une machine inventée par les grands
chefs de cette époque du futur, dans le but d'archiver
le passé de cette humanité accomplie. Notre
narrateur visitait cette mégapole unique et allait
d'émerveillement en émerveillement. Son mentor
s'appelait Alpar. Un premier accroc à son admiration
se prduisit quand il effleura involontairement Alpar du revers
de la main : cela le fit tomber rudement ! Les muscles étant
devenus inutiles, Alpar, comme tous ses congénères,
n'avait plus aucune vigueur.
Alors le narrateur, à l'occasion de cette chute qui
perturba Alpar et le fit se confier, apprit un grand secret
: les humains, n'ayant plus de but, mettaient au point, depuis
de nombreuses décennies, un grandiose ultime projet,
le seul qui leur ait paru conserver un sens : ils préparaient,
avec le même sérieux qu'ils avaient mis à
aménager leur Terre-appartement, le suicide collectif
de l'espèce humaine ! Tout était minutieusement
calculé : les charges atomiques nécessaires,
les systèmes de mise à feu, la simultanéité,
tout ! Rien ne devait subsister de la Terre civilisée
et humanisée. C'était la seule façon
que l'Histoire ait une fin. Et toute l'humanité avait
été régulièrement consultée,
par un vote tout ce qu'il y a de démocratique. Sur
les vingt milliards d'humains, un seul avait voté contre,
on l'avait immédiatement passé au désintégrateur
comme fauteur de désordre social (en quelque sorte,
un mec d'extrême-droite...), et tout le reste de l'humanité
se préparait avec ferveur à ce grand moment;
le narrateur fut épouvanté de cette révélation,,
et après... mais je vous raconterai la suite une autre
fois, ça vaut largement Terminator..
Je m'étonne que Schwartzenegger n'ait pas tiré
un film de ce livre... peut-être ne le connaît-il
pas ?
Ce livre est remarquable et prémonitoire. Plus j'y
réfléchis en effet, et plus je vois dans le
socialocommunisme une doctrine de désespoir, une philosophie
de l'absurde dont la seule perspective logique à long
terme est le suicide collectif. N'est-ce pas un peu ce que
suggère Camus dans son "Mythe de Sisyphe" ? comment
ne pas rapprocher cette idée de tous ces mouvements
pro-euthanasie, promus par le socialisme (cf. l'ouvrage de
Jacques Attali qui recommande carrément d'euthanasier
les gens à partir d'un certain âge...), de ces
accomodements révoltants envers la déchéance
de la drogue (tous les mouvements dépénalisateurs,
comme par hasard, sont socialocomunistes), de ces revendications
au droit au suicide tel qu'il se pratique déjà
en Hollande ? (On vous met sur un lit, on vous donne tout
ce qu'il faut, comme dans le film "Soleil vert "...).
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