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Socialocommunisme

 

 

Je vais donc m'expliquer sur le socialocommunisme, dont je redis qu'il nous gangrène.

Premièrement, je précise que je ne suis "engagé" dans aucun ridicule "combat" qui plus est "d'extrême-droite'. Tout ça, c'est de la langue de bois. Mon plus cher désir serait de ne plus penser à ces choses-là, car Dieu merci, j'ai suffisamment d'occupations bien autrement passionnantes. Si demain mon pays redevenait "normal", sans bagnoles qui brûlent, avec une infirmation LIBRE comme celle que je constate à chacun de mes voyages en Amérique du Nord, avec une justice qui fonctionne correctement, avec des journalistes honnêtes, avec un pays au travail, où les paresseux sont moins bien traités que ceux qui travaillent, avec disons, les premiers titres de la presse occupés par les derniers progrès dans la conquête spatiale ou celle de l'énergie de fusion, ou par les avancées sur le cancer, ou dans le dessalement de l'eau de mer, mon Dieu ! Quel soulagement ! Je respirerais enfin ! Et je me consacrerais à 100% (au lieu de 85% en ce moment) aux ouvrages que j'écris et à l'entretien de ma maison. Question vie publique, car il ne faut pas s'enfermer dans une tour d'ivoire, je me consacrerais corps et âme à une renaissance de l'enseignement des Sciences exactes en France, aujourd'hui très très gravement compromis. J'ai en effet quelques idées sur ce sujet, qui pourraient être utiles.

Mais le pays qui m'a vu naître et que j'aime n'est pas dans cet état. Il est en mauvais état. Il souffre sans en être toujours très conscient.

J'ai réfléchi tout le long de ma vie à mon environnement, à ce que peut signifier la patrie, une langue, une culture; j'ai mis beaucoup de temps à me situer dans mon environnement. Dévorer des livres ne me coûtant presque rien (et en plus je retiens ce que je lis), j'ai tellement lu que je suis comme le poète :

"J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans"

Rien qu'en histoire contemporaine, j'estime à plus de 30 000 pages la somme de ce que j'ai lu de manière approfondie, souvent avec plusieurs lectures (rien que les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, j'en ai fait trois lectures. Les Responsabilités, d'Emmanuel Beau de Loménie, j'en ai fait CINQ lectures, au point que j'en connais nombre de passages par coeur. Par exemple, je connais par coeur l'intervention de Clémenceau à la Chambre, reproduite in extenso dans ce dernier ouvrage. Clémenceau avait refusé de parler à son investiture, il ne s'est décidé à parler que de nombreuses semaines après, car la presse et tout le microcosme politique insistait pour qu'il parlât enfin. Il s'y décida, et ce fut son célèbre discours à la Chambre, où il commençait par "je fais la guerre..." et finissait par "...et je continuerai ainsi jusqu'au dernier quart d'heure, car c'est nous qui aurons le dernier quart d'heure".

Ca m'est bien égal de faire ricaner les esprits forts en disant ceci : je ne puis me remémorer ce discours de Clémenceau sans une forte émotion...

Outre ces lectures, j'ai nourri ma réflexion d'une infinité de témoignages, recueillis dans ma propre famille (mon grand'père et mon père ont tracé des pistes au Sahara, ma tante a alphabétisé des petits arabes dans le fin fond des Aurès (certaines années, au moment du Front Populaire, elle n'avait AUCUN européen dans sa classe !). Deux de mes oncles dorment à Verdun. Mais un autre en est revenu et m'a raconté cent fois l'héroïsme de nos Poilus, leurs souffrances, la boue des tranchées, où une horrible alchimie réalisait une véritable symbiose entre les vivants et les morts. Mon propre père a fait la campagne de France en juin 1940, du Midi à la Somme, où il s'est retrouvé, lui qui n'était que simple Maréchal-des-Logis, du jour au lendemain à la tête de sa compagnie, parce que tous les gradés l'avaient plantée là une belle nuit pour aller à Londres...

Et mon père m'a raconté cent fois le marché Noir, la débrouille pour ne pas crever de faim ou de tuberculose pendant l'Occupation. Au demeurant, j'ai une foule de souvenirs personnels très précis de la période 1941-1947, et notamment de l'horrible période de l'Epuration, où j'ai vu un pauvre jeune homme de mon immeuble s'en aller, un beau matin, pour un poteau d'exécution tenu par des communistes. Il n'avait pas dix-sept ans....

Je suis un pur produit de l'après-1945 à l'époque où prévalait une méritocratie austère mais généreuse (et profondément acceptée par le peuple, j'en atteste).

Ayant fait mon chemin, j'ai beaucoup réfléchi, pour découvrir que l'événement principal de l'histoire de France au vingtième siècle a été la guerre de 14-18. Cette guerre a en effet fauché la jeunesse française et presque entièrement éteint les derniers feux de la vitalité française. Du point de vue français, la guerre de 39-45 n'est que le ricochet de cette terrible guerre. Brassens ne s'y est pas trompé, dans sa bien jolie chanson "moi mon colon, cell' que j'préfère, c'est celle de 14-18 ", il écrit fort pertinemment :

"(...) Bien sûr celle de l'an quarante
Ne m'a pas tout à fait déçu
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus (...)".

Je me suis aperçu que toute la tragédie française d'après 1919 a été de ne jamais se relever de l'incroyable décadence qui s'est ensuivie de ce qu'il faut bien appeler un "génocide français" : au moins huit millions d'hommes en âge de procréer complètement stérilisés !!

La classe 40 qui est allée guerroyer contre Hitler était MOITIE MOINS que la classe 14 !!

Jusqu'en 1980 environ, tous nos gouvernements ont vaille que vaille essayé de remonter cette pente. Un instant, de 1956 à 1970, on a pu croire cette renaissance réussie, en dépit de la perte de notre Empire colonial. Cet ultime sursaut fut dû à l'inattendu et miraculeux renouveau démographique des années 1942-1960 (c'est cet exemple stupéfiant qui me fait souvent écrire "un individu meurt mais un peuple peut ressusciter").

La lecture et la réflexion, ça fait boule de neige. Une fois atteinte une certaine masse critique de lecture, les connexions remontent d'elles-mêmes à la surface. On comprend tout à demi-mot. L'association d'idées et la mémoire donnent les clés pour ainsi dire sans effort. Chaque événement est inséré dans une logique implacable, chaque information vous parvient éclairée d'une lumière crue. Personne ne peut vous tromper.

Malheureusement, nous sommes dirigés par des gens qui n'ont jamais eu le temps d'apprendre l'Histoire, et qui se cantonnent à des idées générales sommaires, souvent erronées, ou de slogans encore plus sommaires. Un exemple entre mille : Jospin, par ses déclarations sur l'affaire Dreyfus, a montré de manière éclatante son ignorance crasse de la véritable histoire de la gauche française. En effet, il ne sait même pas que la gauche française a été violemment antisémite jusqu'à l'affaire Dreyfus (et même après, pour une bonne part). Il ne sait pas que Jaurès a mis six mois avant de modifier son opinion sur Dreyfus (discours de Jaurès à la Chambre au lendemain de l'affaire : "S'il s'était agi d'un honnête simple soldat français, nul doute qu'il aurait été fusillé sur-le-champ : on comprend mal l'indulgence du tribunal militaire envers un traître "... Eh oui ! Cest écrit en toutes lettres dans le Journal Officiel de l'époque ! Il suffit d'aller le lire... si vous y tenez, je vous donnerai la référence exacte.

Alors j'ai peu à peu compris parfaitement ceci : que le socialisme et le communisme sont des idéologies de mort, totalement contradictoires avec le légitime attachement à une patrie donnée, une culture donnée, une langue donnée, une identité donnée.

J'ai lu tout Trotsky (ça m'étonnerait que Jospin ait fait cet effort). Son livre qui m'a le plus intéressé est assez peu connu : "Réflexions sur la troisième guerre mondiale". Dans "Ma vie ", le cheminement de la pensée socialiste dans un jeune esprit est décrit au scalpel.

Le socialocommunisme est une doctrine dont les buts sont mystérieux pour le commun des mortels. Les buts ultimes ne sont jamais évoqués. Ces buts sont essentiellement internationalistes et athées. Le socialocommunisme est objectivement une synarchie, car derrière les démagogies de façade, il réserve le savoir et le pouvoir à une étroite caste népotique et fermée.

La nation et l'identité des peuples sont irréductiblement incompatibles avec le socialocommunisme (un exemple actuel : la réserve, pour ne pas dire l'hostilité, des dirigeants français avec les USA dans l'affaire des TWC est dûe à 99% au fait que cette épreuve a remis au premier plan la NATION américaine, avec petits drapeaux, peuple unanime, etc. Tandis que l'enthousiasme avec lequel ces mêmes dirigeants avaient applaudi les bombardements sur Belgrade était dûe au fait que c'était là une lutte CONTRE UNE NATION).

Je n'ai pas compris ça vite, ni facilement. Malgré les terribles épreuves 14-18 et 39-45, la nation française est restée elle-même au moins jusqu'en 1975-80. Le socialocommunisme n'a dons pu s'attaquer directement ni de front à l'identité française avant 1980-82. Les communistes, en particulier, ont joué un double jeu d'un rare cynisme. Depuis les appels de Thorez en 1945 aux ouvriers de France à se "retrousser les manches" jusqu'à la crise de fin 1973, le PC"F" a joué le jeu de l'identité française, en se faisant le champion du progrès social, en se réclamant du progrès scientifique, en pourfendant sans complexe l'égalitarisme (notamment dans les livres de Bourguet : plus hiérarchiste que Bourguet, tu meurs !). Cette doctrine officielle du Parti était exposée à pleines pages dans "L'Usine Nouvelle " des années 60 (j'habitais en banlieue parisienne, on nous la distribuait gratuitement). Je me souviens de nombreux articles où était réclamée une hiérarchie des salaires allant de 1 à12 dans la plupart des professions, et d'autres où était estimé le maximum d'un patrimoine "légitime" à la valeur de 4 beaux appartements à Paris. Cette attitude a trompé beaucoup d'intellectuels et de cadres, qui ne se sont pas sentis menacés à titre personnel.

A partir de 1973-74, changement de musique ! On lève les masques... La nation française n'est plus à l'ordre du jour. La Science n'est plus "l'ardente obligation", on flirte volontiers avec les Verts.... 1983 arrive, où les coups les plus durs sont portés au niveau de vie des français, qui se voient retirer en un printemps une énorme partie du fruit de leur travail de reconstruction d'après-45. Ce printemps 1983 a coûté à lui seul, par ses conséquences à moyen terme (notamment la désindexation des salaires par rapport au coût de la vie conjuguée à la non-révision de taux d'intérêts usuraires) entre 20% et 50% de leurs revenus aux français, ce qui fut l'une des plus importantes causes de l'hiver démographique actuel.

Ce sont des socialistes qui ont fait ça ! Ce sont des communistes qui l'ont laissé faire sans murmurer ! Au contraire, ils avaient l'air satisfait, comme quelqu'un qui se réjouit de la politique du pire.

Cela ne m'a pas étonné du tout. Quand le plan Mitterrand est arrivé le 25 mars 1983, avec son emprunt forcé démoralisant, avec son dédit sur les augmentations qui avaient été négociées avec les fonctionnaires, avec sa confirmation et son aggravation des hauts taux d'intérêt (Delors alla jusqu'à offrir 10% d'intérêts nets d'impôts UNIQUEMENT aux placements au moins égaux à 500 000 francs !), avec ses suppléments d'impôts sur le revenu, avec ses aggravations de taxes tous azimuts, j'ai dit à mes amis : "les communistes ont eu ce qu'ils voulaient, vous allez les voir se mettre le petit doigt sur la couture du pantalon et dire merci ". Beaucoup m'ont répondu "tu dérailles ! il va forcément y avoir des grèves "... et c'est moi qui ai eu raison, il n'y a rien eu, le peuple de France a subi ça sans broncher et sans que les communistes lèvent le petit doigt !

Ce plan du printemps 83 a fait en France plus de dégâts économiques, démographiques et humains qu'une guerre grave. A ma souvenance, il n'y a que Chevènement qui l'avait aigrement désapprouvé. Comme l'immmigration-invasion est proportionnelle à notre anémie démographique, j'estime que ce plan du printemps 1983 a contribué pour plus de moitié à l'explosion de l'immigration-invasion postérieure à l'été 83.

Or ce plan ne procédait pas du sadisme gratuit, il avait un but précis : nous insérer dans le schéma supranational européen. Notre effacement économique était le ticket d'entrée dans ce bidule. Les socialocommunistes ont préféré ce tribut à la poursuite persévérante de nos efforts nationaux pour une seule raison : parce que leur aspiration profonde, c'est justement l'internationalisme et la disparition des identités des peuples. Au printemps 1983, ils ont démontré que cette priorité passe pour eux bien avant le progrès social, humain et ce qu'ils appellent la démocratie.

L'actuelle rage antiraciste, et son corollaire, l'indulgence caricaturale envers l'islam, sont la suite logique de cet engagement. Je concèderai volontiers à tout gauchiste que les socialocommunistes n'ont strictement rien à foutre du Coran. Mais ce qui les intéresse, dans l'islamisme, c'est sa capacité ACTUELLE à détruire les identités nationales des peuples occidentaux. D'où leur soutien honteux et leur parti-prix scandaleux. Une fois cette destruction achevée, les socialocommunistes pensent qu'il sera temps d'aviser pour parvenir à leurs buts par tous moyens. Ils se croient sans doute aussi malins que ceux qui s'imaginaient pouvoir contrôler Hitler...

Donc pour toutes ces raisons, les socialocommunistes, depuis 1974 au ralenti et 1983 à marches forcées, ont jeté aux orties toute référence au progrès, à la Science, à la promotion par une instruction-éducation digne de ces nom, bref toutes les valeurs qui leur avaient permis de tromper tant d'intellectuels français. S'il faut bêtifier en Corse plutôt qu'apprendre les auteurs français pour hâter l'avènement du gouvernement socialiste mondial, les socialocommunistes feront bêtifier les enfants en Corse au lieu de leur apprendre les mathématiques, Molière et Chateaubriand. S'il faut démolir nos centrales nucléaires et s'éclairer à la bougie pour que ça aille plus vite, qu'à cela ne tienne, on s'éclairera à la bougie !

Ainsi, depuis 1974-1983, les socialocommunistes ont levé le masque et se montrent tels qu'ils sont : des internationalistes fanatiquement opposés à la nation et à l'identité des peuples.

Tous les moyens sont bons : le vote les rejette ? qu'à cela ne tienne, on stérilise le vote et on trouve des noms d'oiseaux pour dénigrer les opposants : "extrême-droite ", "xénophobes", "racistes"... La liberté d'expression dérange ? exit la liberté d'expression ! Seuls ceux qui pensent dans le bon sens sont présents sur les grands médias. La vérité dérange (comme à Toulouse...comme dans nos zones de non-droit) ? qu'à cela ne tienne, on tait la vérité.

Rien ne doit plus arrêter ce train fou de la mondialisation sous égide socialocommmuniste.

Oui, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre tout cela. Mais maintenant, depuis pas mal d'années, je sais.

Quelle est la philosophie qui sous-tend cette rage internationaliste socialocommuniste ?

Bien peu de socialocommunistes seraient bienn embarrassés de répondre à ça. Beaucoup sont motivés par l'ambition et l'arrivisme à court terme, par l'appétit du pouvoir, des choses bien banales en somme.

Mais pour ceux qui tirent les ficelles, il y a une doctrine ultime. C'est une doctrine essentiellement de désespoir et de cynisme matérialiste athée. Quand Jospin se qualifie lui-même de protestant athée et d'austère qui se marre, il ne se rend pas compte à quel point il se dévoile. Son rire n'est qu'un ricanement, qui ne peut être comparé qu'à celui de "L'homme qui rit dans les cimetières". Son athéisme n'est pas du tout une sorte d'hypothèse philosophique privilégiée (ce serait là un athéisme respectable), c'est un athéisme militant, une rage de négation de toute spiritualité chez l'homme.

De tout le fatras des innnombrables écrits marxistes, la plupart dépourvus du moindre intérêt, la seule chose qui est appelée à rester, et que les philosphes de l'avenir retiendront, c'est cette négation de toute spiritualité, cette réduction de toutes les activités manuelles et intellectuelles humaines à des sous-produits des nécessités économiques. le corollaire de cette croyance (car c'est une croyance, pas plus fondée que la croyance des islamistes en un paradis peuplé de jeunes garçons pubères mais imberbes et de tendres vierges), c'est le refus implacable de différencier les hommmes selon leur contribution au perfectionnement de la civilisation, des sciences, des arts et des techniques. Jamais un socialocommuniste ne s'extasiera sur la beauté d'une oeuvre humaine : un pont qui s'élance hardiment au-dessus d'une baie grandiose n'est pas pour eux une transfiguration de la matière par l'esprit, en quelque chose qui la transcende...non, non ! Un pont est un pont, c'est tout, on l'a construit pour pouvoir passer dessus et mieux échanger des marchandises d'un bord à l'autre, et s'il faut échanger ces marchandises c'est parce que la vie est contingente, qu'elle est comme ça, qu'il faut se RESIGNER à aménager cette nature qui n'est rien en elle-même.

Pour un socialocommuniste, un pont suspendu de cinq kilomètres ne vaut pas plus qu'un WC fonctionnel, tous les objets se valent, ils n'ont, comme le dit Marx, qu'une VALEUR D'USAGE.

Toute valeur spirituelle est niée, passionnément refusée, obstinément subordonnée à la valeur d'usage. Les poètes, les écrivains, les compositeurs, les scientifiques de haut niveau, les créateurs, ne sont que des scories de l'usine-vie, sans signification. Si vous vous rebellez et que vous dites au marxiste : "mais enfin, rien n'a de sens alors ?", il doit vous répondre, s'il est un vrai et bon marxiste : "mais enfin, QU'EST-CE QUE TU ESPERES ?"

Pour le socialocommuniste, la chaussette et la maîtrise de l'atome ne sont que deux aspects, un peu éloignés dans le temps, de l'éternel processus économique auquel il serait vain et "bourgeois" de chercher un sens. Voilà pourquoi les socialocommunistes sont viscéralement des égalitaristes. Jamais ils n'admettront que l'aisance personnelle soit liée aux services rendus et au talent. Ce sont fondamentalement des babouvistes : "Tous les estomacs sont égaux", disait Babeuf.

C'est si vrai qu'un jour, Georges Marchais, à un journaliste qui lui demandait de citer d'après lui les personnages les plus importants de la révolution de 1789, répondit, après fort peu d'hésitations calculées : "En premier, je mettrais Babeuf, et en second, Robespierre". Voilà : tout est dit ! Babeuf pour la doctrine philosophique, et Robespierre pour la trique qui oblige à l'avaler !

Voilà pourquoi les sociétés socialocommunistes nagent dans ce paradoxe : dénoncer l'argent tout en réduisant tout à l'argent. Voyez les lois qu'ils font : elles ne veulent voir dans les humains que leur rapport à l'argent; Vous aurez droit à des vacances en plus si vous restez au-dessous de tel revenu (vous pouvez être plus ou moins fatigué, avoir rendu de signalés services à votre entreprise, ou au contraire avoir tiré au flanc comme un malade, "j'veux pas l'savoir ! vous dépassez le revenu autorisé de un franc, alors v'm'f'rez quat'jours de plus ! "). Vous passez en justice ? au-dessous de tel revenu, vous aurez droit au respect et à l'indulgence; juste au-dessus, gare à vous ! Mais très très au-dessus, alors là vous aurez droit à encore plus de respect et d'indulgence... Comme sous La Fontaine, carrément ! Ainsi les sociétés socialistes catégorisent les gens uniquement d'après leur rapport à l'argent, le reste ne comptant pas, ou plutôt étant strictement subordonné.

Pire : ce rapport à l'argent n'est envisagé que dans l'instant présent, quelle que soit la date. Le socialocommuniste ne veut pas savoir votre passé ni votre avenir. S'il veut vous salir en raison de votre fortune, peu lui chaut que vous ayiez travaillé toute une vie honnêtement pour l'acquérir; la notion même d'honnêteté ne lui est pas claire, puisque tout se ramène aux rapports économiques.

J'en ai assez dit ici pour que chacun comprenne pourquoi je m'oppose de tout mon être, et jusqu'à mon dernier souffle, à cette doctrine cauchemardesque, qui ne doit son succès qu'à un état déplorable de l'instruction publique et à la garnde misère de la lliberté de pensée.

Si les Français comprenaient un tant soit peu ces choses-là, ils n'accorderaient pas 5% des voix à ceux qui s'en réclament (5%, c'est ce que font aux USA tous les marginaux socialisants réunis). Mais ils sont happés par leur vie absurde et trompés par des médias entièrement subjugués...

Je crois que pour les détourner de ces mauvais bergers, il faudrait leur faire prendre conscience qu'ils ne leur proposent RIEN, tout simplement RIEN. Le désespoir, l'absurdité et la contingence de la condition humaine, l'absurdité du passé et de l'avenir, le culte effrené du présent, la vie larvaire dans la satisfaction maximale, jusqu'à la mort, de toutes les aspirations sensuelles et matérielles. A la limite, si ce projet va à son terme, une fois toutes ces aspirations assouvies continuellement de la naissance à la mort pour tout être humain appelé à la vie, toute pensée sera inutile, sauf pour les nomenklaturistes voués à la "noble" tâche de pérenniser ce beau système. Telle est la logique ultime du socialocommunisme.

Il y a de cela bien longtemps, j'avais lu un excellent livre de science-fiction, dont je ne me rappelle plus l'auteur (peut-être Volsted Gridban). Il décrivait la fourmilière terrestre du futur lointain, aboutissement de cette logique. L'auteur ne prononçait pas le mot "socialisme", mais tout lecteur pas trop demeuré l'avait bien compris (moi, à même pas quinze ans, je l'avais bien compris en tout cas).

La terre n'était plus qu'une seule ville, essentiellement souterraine. Tout était merveilleux, les hommes étaient beaux et vivaient trois cents ans, les femmes étaient belles. Des techniques sublimes rendaient tout facile. Depuis longtemps, il n'y avait plus aucun animal ni aucune plante. La nourriture était synthétique. En naissant, on savait exactement la date de sa mort, à la seconde près. L'habillement était rigoureusement identique, une sorte de pelure moulante unique isotherme. La température et la pression restaient les mêmes de la naissance à la mort, ainsi que l'éclairage. Les corps étaient tous à peu près identiques. Le narrateur était de notre époque et avait été transporté dans ce futur par une machine inventée par les grands chefs de cette époque du futur, dans le but d'archiver le passé de cette humanité accomplie. Notre narrateur visitait cette mégapole unique et allait d'émerveillement en émerveillement. Son mentor s'appelait Alpar. Un premier accroc à son admiration se prduisit quand il effleura involontairement Alpar du revers de la main : cela le fit tomber rudement ! Les muscles étant devenus inutiles, Alpar, comme tous ses congénères, n'avait plus aucune vigueur.

Alors le narrateur, à l'occasion de cette chute qui perturba Alpar et le fit se confier, apprit un grand secret : les humains, n'ayant plus de but, mettaient au point, depuis de nombreuses décennies, un grandiose ultime projet, le seul qui leur ait paru conserver un sens : ils préparaient, avec le même sérieux qu'ils avaient mis à aménager leur Terre-appartement, le suicide collectif de l'espèce humaine ! Tout était minutieusement calculé : les charges atomiques nécessaires, les systèmes de mise à feu, la simultanéité, tout ! Rien ne devait subsister de la Terre civilisée et humanisée. C'était la seule façon que l'Histoire ait une fin. Et toute l'humanité avait été régulièrement consultée, par un vote tout ce qu'il y a de démocratique. Sur les vingt milliards d'humains, un seul avait voté contre, on l'avait immédiatement passé au désintégrateur comme fauteur de désordre social (en quelque sorte, un mec d'extrême-droite...), et tout le reste de l'humanité se préparait avec ferveur à ce grand moment; le narrateur fut épouvanté de cette révélation,, et après... mais je vous raconterai la suite une autre fois, ça vaut largement Terminator..

Je m'étonne que Schwartzenegger n'ait pas tiré un film de ce livre... peut-être ne le connaît-il pas ?

Ce livre est remarquable et prémonitoire. Plus j'y réfléchis en effet, et plus je vois dans le socialocommunisme une doctrine de désespoir, une philosophie de l'absurde dont la seule perspective logique à long terme est le suicide collectif. N'est-ce pas un peu ce que suggère Camus dans son "Mythe de Sisyphe" ? comment ne pas rapprocher cette idée de tous ces mouvements pro-euthanasie, promus par le socialisme (cf. l'ouvrage de Jacques Attali qui recommande carrément d'euthanasier les gens à partir d'un certain âge...), de ces accomodements révoltants envers la déchéance de la drogue (tous les mouvements dépénalisateurs, comme par hasard, sont socialocomunistes), de ces revendications au droit au suicide tel qu'il se pratique déjà en Hollande ? (On vous met sur un lit, on vous donne tout ce qu'il faut, comme dans le film "Soleil vert "...).

 
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