A quoi peut-on reconnaître un grand écrivain
? A son style, assurément. Et puis à
sa façon particulière d'aborder les êtres
et les choses. Enfin, un grand écrivain se reconnaît
aussi, sans doute, à sa capacité de créer
son propre monde, avec sa géographie, sa cohérence,
ses thèmes récurrents, ses leitmotiv,
ses figures, ses saveurs, ses couleurs... Bref, le propre
d'un grand écrivain est d'être son propre
démiurge.
En un demi-siècle, Jean Raspail est parvenu,
sans conteste, à construire un univers bien à
lui, immédiatement reconnaissable pour n'importe
quel oeil de lecteur un tant soit peu exercé,
un univers dont la note de basse fondamentale est empreinte
d'une immense mélancolie.
Politiquement incorrect, Jean Raspail l'est depuis
toujours, au sens fort du terme, et l'est même
devenu de plus en plus à mesure qu'il avançait
en âge, ne cessant de mettre à mal
les idées reçues et convenues, principalement
depuis la parution de son célèbre Camp
des Saints. Mais c'est peut-être qu'à
la faveur de ses nombreux voyages à travers le
monde, Jean Raspail a pu se faire une idée très
précise des ravages de cette uniformisation grise
qui nivelle aussi bien les peuples que les moeurs, les
spécificités culturelles, religieuses,
morales de chacun, pour les ramener au plus petit dénominateur
commun. Ce que Jean Raspail aime par-dessus tout, ce
sont les différences et ce qui le différencie,
lui, de cette espèce de consensus (pour reprendre
un terme très en vogue) qui se fait passer volontiers
pour une nouvelle morale universelle, c'est son refus
de prôner toute forme "d'intégration" au
profit d'une affirmation forte et fière de ces
différences. Encore faut-il avoir la fierté
de ses propres différences, non pas en avoir
honte...
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